Mon dieu, guide ma lame, qu’elle soit le prolongement de mon bras, la preuve de mon courage et de ma détermination, l’outil de ma force et de ma rage, qu’elle pourfende et me permette de survivre. Que chacun de mes gestes soit aussi précis que possible, ne laissant aucune occasion à mes adversaires. Que mes pas esquivent tout ce qui s’abattra sur moi. Que les blessures et les coups que je recevrai ne me soit pas fatal. Veille sur ma femme et mon fils, dis-leur que je les retrouverai un jour, mais pas maintenant.
Je me tiens tel le colosse à l’entrée de Rhodes, immobile et impassible. Tu as raison Proximo, nous mourrons tous un jour, j’espère seulement ne pas franchir la porte des Champs Elysées aujourd’hui. Ma femme, mon fils, c’est pour vous que je lutte. Je ne vous ai pas encore vengés. Mais je vous fais la promesse que ce jour arrivera.
Le poids de mon armure est un fardeau, la chaleur un fléau, mais pour la force et l’honneur, je dois jouer ma vie ici, face à des hommes que je ne connais pas, mais qui n’hésiteront pas une seconde si je leur laisse le temps, de me terrasser. Je savoure peut-être les dernières minutes de mon existence, sans aucune valeur puisque je mourrais à titre d’esclave. Aucune importante. Je peux conquérir la foule, et le je ferai. Je vais leur offrir un spectacle qu’ils n’auront jamais vu. Ce qu’on fait dans la vie résonne dans l’éternité.
La puissance de me sens est décuplée, je ressens tout ce qui se passe autour de moi, la lumière passant au travers de cette porte encore fermée, la sueur coulant le long de mon visage, de mes muscles prêt à démultiplier le moindre geste, du sable entre mes pieds, collant à ma peau, de la chaleur étouffante. Je ferme les yeux. Le bruit de la foule dehors est assourdissant, des encouragements, des insultes, des cris de joie et de dégout, elle tape du pied et du poing. J’entends le bruit du métal frappant la chair d’un homme, ou se heurtant à un bouclier. La foule se met à hurler : « A mort ! A mort ! A mort ! A mort ! » tel un orage en plein désert, un silence de mort s’ensuit. J’imagine la foule, fixant les moindres faits et gestes du vainqueur, surplombant le corps de celui qu’il a battu, attendant qu’on l’achève à même le sol. Puis le coup final amenant la mort et la joie de la foule qui n’attendait que de savourer de macabre spectacle, se mettant à scander le nom du bourreau, reflet de ses exploits.
Je sais que ça sera bientôt mon tour, celui de la confrontation qui sera peut-être ma dernière, mettant un terme à mon renom, ne me permettant pas graver l’histoire de mon nom, Maximus, afin qu’on se souvienne de moi à jamais comme d’un héros. La porte de bois s’ouvre enfin et le Soleil à son zénith m’aveugle, les battements de mon cœur s’accélèrent et j’aperçois le centre de l’arène, j’avance de quelques pas et pénètre dans son enceinte. Je salue mon adversaire, puisse-t-il mourir avec honneur. Je sors ma lame de son fourreau et m’avance au rythme des cris de la foule, je suis un Gladiateur.
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Style : Nouvelle | Par Zero | Voir tous ses textes | Visite : 363
Coup de cœur : 11 / Technique : 12
Commentaires :
pseudo : Nicolai Illitch Modest
Très bon film
pseudo : Karoloth
Je ne suis pas vraiment convaincu par ton accroche qui semble tout droit sorti de "300", mais le texte est formidable. On entre vraiment dans la peau du gladiateur. CDC !
pseudo : AlOranne
Texte très profond dont émane une force et une puissance incroyable. CDC
pseudo : féfée
Force, courage et noblesse émanent de ce texte. C'est tellement bien écrit qu'on s'y croirait ! CDC
pseudo : Zero
Merci à tous pour vos commentaires. Karoloth, j'avais fais une autre introduction que celle-ci, c'est à dire un discours de Proximo, le maître du personnage principal. Mais pour une longueur convenable j'ai abrégé.
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