Un message heureux sous la pluie de novembre, les feuilles finissent de tomber sous les cordes d' eau glacée. L' hiver est là, sortons les tambours et les trompettes pour célébrer son arrivée. Jouez! Jouez! Célébrez son arrivée, habillez- vous de noir, de gris et de blanc. Défilez en fanfare dans les rues des villages et laissez éclater votre joie au son des trombones et des flûtes. En attendant les grands silences hivernaux dans les vallées assoupies, rions de bonheur sur les comptoirs des guinguettes, hissons les drapeaux blancs de la paix en haut des mâts. Ne pleurez pas gentes dames, ou pleurez de joie de voir la nature suivre son cours. Veillons ensemble jusqu' au lever du jour autour d' une grande cheminée, avec des guitares et des harmonicas, ensuite, lorsque nous seront tous endormis comme des enfants, l' hiver s' installera en prenant dans un grand manteau blanc tous nos rires et nos chansons de bonheur. Allez gentilhommes, remettez-vous de vos émotions, ce n' est pas si terrible, ouvrez les yeux, ce n' est pas une fatalité. Si le corps est fait pour pleurer c' est qu' il est fait pour être triste, alors dans vos larmes se reflète la lumière fantastique de la vie. L' hiver n' est donc pas éternel, ni dans l' âme ni sur la terre, juste un cycle essentiel pour le renouveau. M.A
N' ayez pas peur de lui gentes dames et gentilhommes, malgré son apparence pas trés flatteuse et sa mauvaise réputation, il est pourtant bien utile pour le repos de nos terres, bien agréable aussi lorsqu' il transforme nos paysages en paradis blanc, alors peu importe qu' il fasse froid, peu importe que le vent souffle, il contribue aussi au plaisir que nous avons à retrouver le printemps.
L' hiver est là et avec lui le blizzard viendra recouvrir nos routes pour les faire disparaître, quel joie ce sera de retrouver une campagne intacte et des angles adoucis par la neige. Ce sera un véritable bonheur de voir les arbres endormis gratter les nuages de leurs longues branches dégarnies.
Alors fêtons les jours qui raccourcissent en chantant toutes les longues nuits, gloire à la tristesse qui nous rend plus forts, ovations à la pénombre et ses tableaux monochromes.
Ce sera bientôt la trêve hivernale, alors laissons notre joie en offrande, car entre les fumées de nos cheminées, le grand voile de décembre fera ce qu' il voudra de nos âmes nostalgiques. Soyons heureux et défilons sans pleurer derrière nos masques joviaux.
Un grand homme sur des échasses lance des confettis blancs, et dans le soir qui tombe, le vent les emporte dans la lumière douce des lampadaires. On dirait des flocons de neige, quel bel hommage pour nos âmes d' enfants.
Dans le calme soudain de cette matinée, on s' en ira tous lentement de notre côté, la fanfare se dispersera en laissant de longues traces dans la neige, les accordéons se dégonfleront dans un bruit étouffé et plus personne n' osera briser le silence de sa voix. Nous chanterons dans nos têtes toute la saison, emportés par un souffle d' amertume qui nous mènera doucement vers le printemps.
On survivra dans une joie intérieure, comme un doux songe, une douce hibernation de l' esprit.
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Style : Réflexion | Par cymer | Voir tous ses textes | Visite : 529
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Commentaires :
pseudo : Karoloth
Toujours de jolis textes. Merci. CDC!
pseudo : féfée
Quel bel hymne à la nature, plein d'émotions, et magnifiquement écrit ! CDC
pseudo : lutece
Un plaisir sans cesse renouvellé à te lire CDC
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