« L’âme, selon certains courants philosophiques et religieux, est l’essence même de la vie, c’est le principe vital de toute entité vivante pour autant que ce principe puisse être distinguée de la vie elle-même.
D’après différents courants religieux, la notion d’âme joue un grand rôle, la mort devient moins mystérieuse. Lorsqu’une personne meurt, son âme la quitte, raison pour laquelle son corps devient inerte. L’âme est donc porteuse de vie éternelle pour ceux qui y croit, et le principe même de l’âme est associé à celui de l’immortalité. »
C’étaient les mots que j’avais trouvé en parcourant les longues toiles du réseau d’internet en me documentant sur cette notion abstraite exploitée à travers les âges et les religions. C’était une recherche qu’un professeur de français m’avait donné au lycée bien que ça ne m’ai guère enchanté je me suis mis à la tâche. Cela m’avait paru étrange au départ mais plus le temps passait, plus mes recherches avançaient et plus en plus d’idées venaient se perdre dans les dédales de mon cerveau.
Parcourant les nombreux articles qui commençaient à se ressembler je tombais sur un bien curieux mythe dont je n’avais jamais eus jusque là connaissance : Le mythe Faustien, personnage qui décida de vendre son âme en échange de vingt-quatre années de servitude du diable en personne. Une fois ses vœux accomplis, l’âme de Faust demeura la propriété du diable à tout jamais.
Perplexité. Intrigué je me mis à m’imaginer le diable me servant en échange de mon âme et pouvant réaliser les vœux que je souhaitais. Je n’avais pas alors conscience des nombreux soucis que cet acte pourrait éventuellement entrainer.
Mais la curiosité l’emporta et balaya tout ce que je ressentais à ce moment. Fatigué de ma journée de recherche je décidais donc d’aller me reposer afin de méditer à toutes ces informations car comme les gens le disent bien souvent : « La nuit porte conseil ».
Celle-ci le fut et je décidais le matin même en me levant de prétexter une maladie à mes parents qui allaient travailler. Mes parents comme à leur habitude ne me posèrent pas trop de question, les relations étaient un peu difficiles en ce moment et une tension pesante planait dans notre maison.
Une fois mes parents partis, je m’installai dans ma chambre et commença à fermer les rideaux afin d’assombrir la pièce et de donner une ambiance obscure à cet acte que des personnes croyante auraient qualifié d’horrible, diabolique, abominable ou encore hérétique. Mais étant moi-même athée, tout cela me paraissait futile et je n’arrivais pas encore à mesurer l’étendu de ce que j’allais bientôt entreprendre.
J’allai chercher des bougies, un couteau et un morceau de papier sur lequel je devais écrire le pacte maudit qui lirait bientôt mon âme à tout jamais. Je m’installai au centre de ma chambre. Je formai un cercle avec des bougies comme pour délimiter la zone de non retour qui conclurait ma transaction.
Une à une les bougies s’allumèrent pour éclairer les actions que j’allais faire, comme pour symboliser l’éphémérité de ma vie. Les bougies fondent au fil des secondes marquant le temps qui passe sans laisser de trace.
Un couteau coupa lentement une entaille dans ma main. Le sang commença à sortir, comme le flux représentant l’entité dont j’allais bientôt me séparer. Quelques gouttes coulèrent sur le papier, seul témoin de l’acte démoniaque que j’entreprenais.
J’écrivis sur cette feuille les conditions de séparation de mon âme. C’était la première fois que je marchandais et pas avec n’importe qui. Le diable en personne, Méphysto, Lucifer, Le démon, comme tant de personnes avant moi l’avaient nommé.
Je signais cette feuille avec mon sang, sortis un briquet et la fis lentement brûler, comme pour faire sortir cette enveloppe de mon corps.
Vous me demanderiez contre quoi je l’ai échangé et je vous répondrai : là n’est pas la question, cela importe peu. Tout ce que je peux vous dire c’est que les conséquences n’étaient pas forcément celles que j’avais esconté.
J’en ai profité mais le résultat fut lourd et j’eus milles remords d’avoir céder mon âme qui maintenant repose dans les fins fond de la Terre au côté de celle de Faust.
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Commentaires :
pseudo : AlOranne
Magnifique texte bien mené et bien construit. Avec cette petite pointe qui te définie. Ne vends pas ton âme. CDC
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