Déjà, à peine plus grand qu'un rouleau de réglisse déroulé, Nicolas Glouton aimait la nourriture. D'ailleurs, ses parents le nommèrent ainsi, car, lorsque sa grande soeur demandait du "totolat" à sa Maman enceinte, à coup sûr, il donnait de joyeux coups de pieds. C'est aussi à cet âge-là que commencèrent de gentilles crises de voracité, aidant Maman à prendre trente kilos en neuf mois. Mais, à présent, nous voici bien loin dans le futur. Petit Ncolas avait dépassé a trentaine, habitait seul, enfin pas tout à fait (de nombreux frigos encombraient sa vie, et c'est un doux euphémisme) et tout, à ses yeux, semblait être comestible. Au point qu'on attendait le jour où il se mangerait lui-même, avide de son parfum à la barbapapa.
De stature plutôt normale, notre gourmand compulsif (c'est d'aileurs grâce à lui que la science pu faire cette découverte !) laissait dépasser; de-ci, de-là, des poignées d'amour, soit dit en passant, d'une très jolie couleur de peau, parfum café, mais la cerise sur le gâteau restait tout naturellement de soyeux cheveux de jais, tels des pépites de chocolat noir pour agrémenter la glace. On aurait notamment encore pu ajouter ses yeux, chocolats (évidement !) qu'on imaginait croustillants à l'intérieur fondants à l'extérieur. Bien que tout cela soit très tentant pour nos papilles, le pire reste à venir : son appartement. Impossible de résister, si vous êtes au régime, c'est fortement déconseillé, totalement à bannir. Chaque pièce était de couleur différente : l'une roudoudou, l'autre pomme d'amour, bonbon à la violette, j'en passe des bons et des meilleurs. Ce ne serait d'un détail de souligner que dans celles-ci, se touvaient toujours un petit frigo assorti. Tout comme un lit escamotable caché dans le plan de travail de la cuisine, ou une salle secrète faite en pain d'épice. Arlequin, son caméléon, avait de la guimauve à retordre, il vivait les jours dans l'angoisse, de peur que son cher maître ramène un livre de recettes tout droit sorti de la forêt amazonnienne; le caméléon est un met très exotique, très chic, moderne. On pouvait considérer que lepeintures aux murs, était un léger coup de pouce du destin. Paix à son âme.
Imaginez un peu, ce que j'ai pu dénicher auprès de sa famille, pour les fêtes ! Des anecdotes hum... succulentes ? N'est-ce pas, Nicolas ? Tout le monde se souvent du "Aïe !!" mémorable de Noël dernier, lorsqu'il avait tenté de manger les sucres d'orgers du sapin, cela aurait pu être un mauvais point pour que le père Noël n'apporte pas les chouquettes de Grand-Mère. Dur, un massacre, quoi de pire que la famine ? Et pourtant, ça ne l'empêche, tous les ans, de passer ses vacances comme braqueur de confiseurs (professionnel depuis deux ans !) avec son amie Charlotte Hofrèse.
Chers lectrices et lecteurs, bien à vous, je me doute bien que vous aurez tant de mal à rester sans manger, nous connaissons tous ce paquet interdit qui nous scrute avec un regard en coin à travers le placard. Gare à l'indigestion.
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Style : autre | Par Mancini Armelle | Voir tous ses textes | Visite : 183
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