Improvisation Bucolique

      L’azur des cieux lance son murmure d’apaisement dans l’espace qui l’entoure, son écho retentit et se diffuse sur les eaux calmes d’une rivière d’un bleu velouté. Au loin, une montagne turquoise élève son sommet majestueux vers la masse molletonnée des nuages tout d’un blanc dilué. Entrecoupée par les doux flots de cette rivière, s’étale à perte de vue une gigantesque et magnifique prairie, d’un vert irradiant, dont les herbes indomptées oscillent sous le souffle léger d’une brise de bonheur. Au sommet de cette scène bucolique, trône royalement l’astre jaune qui, dardant ses rayon salvateurs dans tout l’environnement, réchauffe la terre et les hommes qui déambulent sur elle.

      Sur un sentier à peine visible tant il est envahi par la flore sauvage, je marche calmement, me laissant guider par la poussée du vent. Je m’approche de la rivière, métaphore onirique de ma vie qui s’écoule paisiblement. Je plonge mes mains dans l’eau et en recueille un peu que je me mets à boire avidement. Le liquide salvateur coule en moi en me prodiguant un bienfait indescriptible. Je regarde la lointaine montagne que j’arpenterai bientôt avec comme objectif à atteindre cette cime sur laquelle je pourrai toucher la voûte du ciel.

       Après m’être allongé quelques instants sur l’herbe encore humide de la rosée du matin, je me relève et quitte la voie tracée par le sentier afin de déambuler sur le sol verdoyant qui m’entoure. Allant droit devant moi, j’écarte de mon chemin les haies et les buissons qui me barrent le passage – rien ne s’interposera à la continuation de mon périple sauvage. Au bout d’un temps qui m’a semblé durer une éternité, j’atteins le pied de la montage dont la pente vertigineuse me donne le tournis. Prenant mon courage à deux mains, je commence à arpenter cette montagne, voyant, minute après minute, se rapprocher le sommet. Ca y est, j’y suis ! De cette hauteur céleste où je me trouve, j’observe l’univers qui me ceinture, et je dis : Dieu ! Que c’est beau…