Alors que je tiens le petit à bout de bras, qu'il ne cesse de rigoler à cause de moi, je considère la force de l'union de deux êtres.
Un grand porte un petit, un petit tend ses bras à un grand, c'est immuable...
Même pas deux ans, le petit danse, il se tortille comme un asticot, avec le rythme dans la peau. Vous vous entendez dire : « il danse comme un grand cet enfant-là ! »
Extase, stupéfaction, émerveillement.
Vos yeux ne veulent plus le lâcher une seconde. Ravie par ses sourires et ses câlins, vous êtes ravie de ravissement.
Vous lui donnez à manger, il mange sans rechigner, il est même content.
Le petit vous donne de ses gâteaux. Dans ses yeux grands ouverts vous voyez cette rareté qu'est le partage.
Il ne se rend pas compte, il croit que vous êtes aussi un enfant... alors il vous tend deux miettes qui tiennent entre ses deux doigts minuscules. Mais quand vous les saisissez, ou elles tombent ou vous les écrasez.
Peu importe, devant les yeux ronds et scrutateurs de l'enfant, vous acquiescez théâtralement. Et avec un grand HUMMM, vous faites mine de manger, grossièrement.
L'enfant n'y voit que du feu tellement il est heureux de vous alimenter.
Et de plus belle il vous tend un peu de son gâteau. Là vous êtes un peu gêné, vous hésitez à encore accepter.
Vous répliquez du tac au tac : « mange mon chat, allez ! » mais le petit est borné.
Vous cédez : « OK, encore pour moi ? HUMMM c'est bon ! Et toi ? Ouvre ta bouche bébé ! »
Alors vous vous prenez au jeu de l'enfant, et à deux vous mangez le dernier gâteau au chocolat.
Enfant, comme tu es charmant !