Mes cahiers ne sentent plus le papier immaculé
La plupart, recouverts de desseins sont écornés
Les salles de classe ne sont plus impeccables
Des bouts de feuilles par terre, des gribouillis sur les tables

Mon sac en bandoulière n'est plus ce qu'il était
C'est une oeuvre d'art, une boite à souvenir désormais
Les tableaux sont barbouillés de craies
Un mouche qui vole ; un rien nous distraits

Nos regards sont vagues et réveurs
Attendant tous impatiemment la dernière heure
Loin des cours, des contrôles et des devoirs
Loin des bureaux, des horaires et des couloirs

Nargués par l'air chaud de l'été
Alors que nous sommes dans une salle cloitrée
Revant de nos grandes vacances
On chuchote, déconcentrés , en effervescence

Nous traitons en littérature d'Yseut et Tristan
De Marguerite Duras et son antique amant
Nous avons tant de chose à savoir et apprendre
Tant de choses inconnues que nous aimerions comprendre

Des effluves de parfums s'échappent de nos corps brulés par le soleil
Ils sont moites, bronzés et nos joues vermeilles
C'est dans cet air lourd que nous devons nous forcer
A lire les textes, les décortiquer et les analyser

Les fenêtres sont ouvertes sur la ville et son fourmillement
La porte est ouverte sur le lycée et son règlement
Les cours ont une odeur suave de fin
L'annonce des vacances, enfin...