Non ne m’en dis pas plus,
J’aime l’amour qui s’fait discret,
Je te démasque dans tes lapsus,
Des bribes de phrases inachevées,
Je suis éprise de tes silences,
Ces mots sans bruit qui me disent tout,
Le bavardage de ton absence,
Et tes contours qui se font flous,
Et je me perds dans tes tabous,
Secrets de toi qui s’font languir,
Tes confidences mises bout à bout,
L’inavoué dans tes sourires,
Fais toi rébus pour que j’te vois,
Pour que j’te trouve dans ce dédale,
Je suis ta trace sans un pourquoi,
Trop en savoir me serais fatal,
Non ne m’en dis pas plus,
J’aime l’amour dans tes réserves,
Je ne veux rien connaître de tes astuces,
J’apprécie trop l’aveu qui se préserve,
A l’espièglerie de nos indices,
Moi je me retire dans les coulisses,
De tes cachettes je ne veux rien apprendre,
Je préfère que tu m’échappe comme ombre,
Je me délecte de tes contradictions qui s’font attendre,
Et je m’incline devant l’invisible qui se fait sombre,
J’aime les désirs qui se retiennent,
Les impatiences qui se barricadent,
Les attirances qui se font chaînes,
J’veux te croiser dans une charade,
Et je me noie dans tes soupirs,
Ces bouts de toi, ébauche décente,
Stratégies faites pour m’étourdir,
Déclinaisons qui signent l’attente,
Non, ne m’en dis pas plus,
J’aime l’amour motus,
Et j’apprivoise tes confessions,
Morceaux de toi qui portent pas de nom,
J’me rassasie dans ta prudence,
Les sentiments qui s’font patience,
Je me soumets à tes énigmes,
Histoires de vie que tu me mime,
Les devinettes qui sont muettes,
Jeux de pistes où je m’engouffre,
Et j’me fais une place là dans ta tête,
Tous tes mystères qui se font gouffre,
La perle rare qui s’fait délice,
Et tu te rapproches dans un prémisse,
L’indice de trop qui me surprends,
Les morceaux de toi que tu reprends…