Il fait chaud partout

Tout est chaud au toucher

Tout fond et se consume

Même nous qui attendons

Assises à l’arrière de l’auto

Lui c’est le conducteur

Il nous traîne une fois de plus, comme des boulets

Il nous regarde comme s’il voulait parler, mais il ne dit rien

Il est avec nous, mais il n’est avec personne

Il est seul au monde, et pourtant un millier

Il a la vie en lui, la jeunesse, le progrès

C’est l’amour, celui que je ressens en moi

C’est l’impulsion du désir, celui qui me fait respirer

Il ne le sait qu’à moitié, il ne veut pas le savoir tout à fait

Car il a peur de m’aimer et de devenir fou après

Il a peur, c’est tout.

De son regard glacé n’émane aucune pensée

Il est ailleurs l’ascète

Il croit qu’il va m’éviter, il veut m’esquiver

Mais rien à faire, le gamin vient pointer le bout de son nez

Il m’éclabousse de volupté

C’est lui aussi que j’aime, son charme dévastateur

Son côté destructeur, sale gosse

Il me fait plus de mal que de bien

Mais il excite mes sens, quintuplant ma jouissance

La route et son écume

Les plaines, le vent, et l’amertume

Un immense ciel à boire

Une joie à partager à trois

Mais bien vite on se retrouve toi et moi

On marche sur la plage, je veux te donner la main

Tu ne veux pas, on s’aime juste comme des amis

Et oui, comme tu dis : je suis gentille