"-Te souviendrais-tu de moi si je disparaissais de ta vie ? Te manquerais-je si je ne parlais plus ? Non, je ne suis qu'un grain de sel dans ton océan de tourments. Te soucieras-tu un jour de ce que je ressens ?" dit Anita. Louis n'osa prononcer mots, il n'eut même pas le courage de la regarder en face. Elle se leva, quitta la table du café, sans se retourner, apparemment. Il ne sut le dire, car sa peur figeait son regard sur le pauvre verre, où, Anita, quelques instants plus tôt, avait laissé la marque de son rouge à lèvres écarlate. Elle aussi, d'une certaine manière, avait fui. Tout cela aurait fini en sanglots entrechoqués, une faiblesse impardonnable. Louis, ses lèvres ourlées, ses yeux si intenses, aurait mis fin à la moindre colère venant d'elle. Tous deux étaient semblables tout en étant plus que différents. La pluie frappait la vitrine du bar et le petit velux du deux pièces d'Anita. Les épines empoisonnées du remord et du doute, transperçaient les deux corps meurtris, qui, tour à tour, tremblaient au moindre son que produisait les nouvelles gouttes d'eau. La foudre déchira violemment le ciel tel le rugissement d'un lion remettant l'équilibre du monde à sa présence. Chaque personne est si vulnérable. L'homme seul qui marche, errant de rues en rues et espérant connaître de meilleurs jours. La femme se recroquevillant sur elle-même, souffrant de son incertitude. Ils ressassent leurs idées noires, préférant ne rien partager par pudeur, ou ayant trop d'orgueil pour montrer leur faiblesse.
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Style : autre | Par Mancini Armelle | Voir tous ses textes | Visite : 224
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