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~ La Pulsion d'un ange ~ par AlOranne

~ La Pulsion d'un ange ~

Le ciel était d’un noir intense, la demi-lune n’éclairait que fébrilement le dédale infini de rues qui s’échelonnaient jusqu’au centre la ville. Un léger vent glacial venait bruisser flegmatiquement les quelques feuilles qui s’accrochaient tant bien que mal à la carcasse nue des arbres. L’hiver s’installait. On pouvait voir fumer les cheminées des maisons et apercevoir des hommes et des femmes qui, sortant de leur travail s’empressaient de rentrer chez eux et de refermer hâtivement leur porte . Les bourgeois rentraient leur grosse voiture dans leur garage tandis que les gens de classe plus modeste couvraient leur pare-brise d’un carton humide qui servait à limiter les dégâts causé par le froid . Les volets étaient fermés de bonne heure et la ville arrêtait de fourmiller tôt. Les traînards, marginaux et autres individus patibulaires s’agglutinaient dans les bars. Profitant de la convivialité qu’il y régnait pour les plus seuls et les piailleries des commères pour alimenter les conversations des femmes qui se nourrissaient des potins du jour. Tandis que certains hommes au teint rougis par le froid mais surtout par l’alcool qu’ils se mettaient dans le gosier, se tenaient adossés au comptoir une chope de bière à la main attendant leur énième tournée. L’alcool les enhardissait et leur permettait d’aller draguer vulgairement les commères. Les bourgeois honteux de ces vils comportements préféraient leurs soirées branchées où caviar, champagne et belles filles de tout le monde dansaient sur les musiques à la mode. Un hôte suffisamment fortuné dont la vie sociale s’arrêtait à ses soirées mondaines était prêt à balancer une exubérante somme pour se faire des amis d’un soir et des amitiés qui se créaient, cauteleuses, pistonnées à coup de relations et d’argent. Piaffant d’obscène désir devant ces filles impersonnelles, aventures d’un soir dont l’on oubliait la totalité de lendemain, les hommes étaient alors certains de leur bonheur. Il était environ cinq heures du matin, le froid recouvrait la ville. Gelant les quelques flaques d’eau qui se trouvaient sur les trottoirs. Les fêtards sortaient de leurs différentes soirées, riant et chantant pour les plus bourrés et s’attardant à parler, emmitouflés dans leur manteau et écharpe tout en fumant des cigarettes pour les riches. Une silhouette vêtue de noir traversa la place , telle une ombre. Sa capuche pointue , tel un lutin flottait dans la noirceur de la nuit. Ils ne la virent pas. Elle était transparante, son existence n'avait aucune importance, aucune valeur. Ce n'était qu'une âme parmi tant d'autres. La silhouette marchait d'un pas décidé. Se faufilant dans les ruelles étroites. Elle regarda furtivement un bout de papier. Esquissa l'ombre d'un sourire et se dirigea vers sa cible. Les volets de la grosse maison bourgeoise était clos et celle ci était entouré de grandes grilles. Elle les escalada sans mal, se laissa glisser félinement à terre puis s'avana à demi courbée vers la maison. Elle fit le tour de celle ci. Une grille entre ouverte menait à la cave. Sa petite corpulence lui permit de se glisser à l'intérieur. Elle fit tout son possible pour ne pas faire de bruit, elle ne voyait rien. Elle sortit une lampe de poche. Un atroce spectacle se dressait devant elle, des centaines de visages de femmes étaient accrochés aux murs ainsi que des corps nu de femmes objets. Triste tableau de chasse qui ne l'éprouva pas le moins du monde. Elle remonta au rez de chaussé. Son coeur battait lentement. Elle avait une totale maitrise d'elle même. La chambre devait être au premier étage. Elle monta l'escalier de marbre sur la pointe des pieds puis longea le couloir. Elle entendit des petits cris sourds, elle s'approcha , l'adrénaline et la réjouissance l'animant. La porte était entre ouverte, elle jetta un oeil à l'intérieur. Ce gros porc de proxénète se soulagait sur une gamine qui devait avoir le même âge qu'elle, il jouissait de la voir pleurer en la violant, il la frappait. Elle sortit son poignard, se rua dans la chambre luxueuse et assouvit sa pulsion meurtrière presque justifiée non ?



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Style : Nouvelle | Par AlOranne | Voir tous ses textes | Visite : 299

Coup de cœur : 7 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : Iloa

Oui !

pseudo : Zero

Magnifique, plus qu'un personnage, une partie de toi même, des descriptions réalistes pour un univers saisissant. Coup de cœur