Foutue déprime qui m’fait de l’œil,
A défaut de vivre, j’écris des textes,
Chienne de vie, merci l’accueil,
Rester debout n’est qu’un prétexte
Et je chancèle sous le poids des rimes,
Comme une brindille qu’on aurait pas nourrit,
Et ces mots couchés qui s’expriment,
Pour vous parler de c’qu’est ma vie,
Ces feuilles blanches qui attendent,
La caresse d’une plume jusque là trop absente,
Hésitante, vacillante qui n’ose plus,
Vous parler d’amour dans des bruits de rue,
Le style qui se cherche, fait des détours,
Des phrases vides, j’ai plus de recours,
De gribouillis en gribouillages,
J’torture les pages, mauvais présage,
J’torture mon cœur trop épuisé,
Déshabillé dans l’impudeur, dévisagé par les rumeurs,
Qui courent sans m’épargner les vérités,
Je me pointe d’un doigt accusateur,
Chienne de vie, merci l’accueil,
Malédiction du cœur artiste,
Les espérances brisées, mise sous cercueil,
Et la rage refoulée qui s’enkyste,
Les vers qui parlent mais qui disent rien,
Pensées persécutrices qui s’accrochent à mon destin,
Trop d’obsessions qui me bousculent,
Et la terrible peur qui s’articule,
De ne plus être permise à reprendre la plume,
Et qu’à la paralysie ma main s’accoutume,
Un costume trop grand pour moi,
Cousu main, décousu maintes fois,
Insolence de l’égo qui me fait défaut,
Insoutenable légèreté des mots, double sens ou sens caché,
L’encre s’anime, je crains le fiasco,
Ma main trésaille dans un phrasé.