Je sais bien que j’ai le temps d’y penser

Mais on ne sait jamais de quoi le destin est fait.

Aussi, ne croyez pas que je sois pleine de fatalité,

Car pour moi, la fin d’une vie n’est qu’un passage obligé.

Alors, sachez exhausser mes dernières envies

Et ne vous offusquez pas s’ils diffèrent de vos traditions.

Mes premières revendications concernent les invitations :

Je ne veux pas que s’agglutinent les hypocrites polis.

A mon enterrement, que les gens soient de blanc

Ce sera l’été j’espère, ou pourquoi pas le printemps.

Ne soyez pas triste de ce que je n’ai pas vécu,

Car on ne peux pas vivre plus qu’avec abus.

Oubliez les bancs de l’Eglise, trop froid et sans joie,

Rendez-vous chez moi, je serais partie pour de longs mois.

Mangez mes mets, barbouillez mes murs de messages

et volez mes biens, ils sont là mon plus grand héritage.

Et que mon corps ne soit pas l’objet d’un culte ridicule

Donner ce qui est encore vivant à ceux qui en on besoin

Ne le laissez pas moisir dans une boîte fermée avec soin.

Donner le rôtir ou pourrir à même le sol sans scrupules.

Oubliez les éloges funèbres et les Requiem lugubres,

Racontez des histoires où je suis clown malgré moi,

Agitez les potins et commérages, à cette heure, je serais coi.

Mais n’oubliez pas que je vous aimes jusqu’aux ténèbres.

Ecoutez du rock’n’roll, je vous dédicace « Show must go on »

Que les basses fassent vibrer vos cœurs quand elles résonnent.

Et tant pis pour les voisins, on a que faire de leurs palabres,

De mon côté je vous attendrais pour des danses macabres.

Au final je ne vous lègue rien d’autre que ces mots,

De l’argent, j’en aurais pas car il sera parti en souvenirs

J’en tiens pour preuve une énorme pile d’albums photos

En vacances et en soirées avec tous vos beaux sourires.

Pour conclure, si mon compte n’est pas encore à sec,

Pour que vos gosiers ne le soit plus, videz-le sans salamalek,

Je vous paye une tournée bien méritée, et lève mon verre

En l’honneur de mes bons souvenirs sur cette terre.

 ... A mes proches