Ce soir, je prend la plume comme je voudrais prendre ton cœur. Dans la tête je m'entête et je danse dans une romance où tu es là, toi mon ange. En jupe, je t'emmène - ou est-ce toi peut-être - dans ce rêve qui n’a, je l’espère aucune trêves. Premier pas chancelant, je t'approche en tressaillant.  saillants sont tes apparats, apparemment, j’en fais foi, ta beauté porcelaine n’a pas trouvée souveraine. Reine, tu es et ta cavalière je serais; la belle et féline, câline et ondine. Dandinant, je t'invite de ma main pour t'emmener valser jusqu'à demain. Main dans la main, te voilà face à moi, la musique aux alentours nous invite à faire des tours. Autour, une pièce sans toit se crée pour moi et toi. Oisivement, en rond, on tourne dans cette bulle, et c’est si bon de voir deux yeux de bille se poser sur mes rondeurs féminines. Mine de satin, ton visage devient ardent. Dans ce tourbillon alors, je te dévore et nos corps s'évaporent. Alors, le violon s’en fait le refrain et c’est l’archer qui traduit mes câlins qui te font chanter, à l’unisson de tes mains dont les doigts, sur moi, frottent les cordes de ma peau qui devient soie. Les yeux dans une fumée bleuté, les doigts tout en émoi et la chair dans l'atmosphère... nous voilà une paire. Mais il semblerait que ce nuage ne soit là que de passage, comme toi, mon oiseau qui devient alors volage. Tu te volatilise contre ma guise et je reste là, moi qui n’ai des ailes que dans le cœur. Je laisse mon rêve s’envoler, mon leurre se meurt quand le tourbillon s'arrête. Plus de fête, ma danse esseulée devient plus macabre, je pleure ta silhouette et la perte de tes lèvres fluettes. La musique s'échappe à son tour et reprend avec elle les derniers mirages de velours et les paysages aux beaux visages. Les yeux dans une lucidité sans feux, les doigts maladroit au désarroi, la chair au fin fond de la terre... me revoilà sans paire. Alors ce soir je pose ma plume comme je voudrais poser mon cœur en attendant que renaisse à nouveau ce doux leurre.