BOIS A LA VERTICALE

TU ME LIES
AU CIEL
A LA TERRE

SOURCE DE MUSIQUE
SONS DE FLUTES
INDIENNES

TU NOURRIS LE FEU
CHALEUR
DANS MON COEUR

JE M'ASSOCIE
AUX BRANCHES
JE FUSIONNE AVEC
LA SEVE

JE SUIS ENRACINEE
ET MON AME PUISE
L'ENERGIE CELESTE

Ce matin le ciel est encore très chargé, l'aube se lève à peine. Méditation : assise, confiante, détendue. La forêt m'appelle. L'arbre majestueux se présente à moi dans un vert de vie et de sève, nourricier, milliers de feuilles. A la cime un subtil balancement insuffle la sensation de liberté, au rythme d'un souffle imperceptible, d'une caresse bienveillante offerte généreusement par Monsieur le Vent.

Les yeux fixes, le regard absorbé par cette beauté simplissime, j'observe avec attention la danse verte de ces tâches vivantes. Ma vision rapidement se trouble, mes yeux lâchent prise, ils se détendent. Précisément à cet instant mon diaphragme demande une permission pour expansion exceptionnelle : l'air s'engouffre voluptueusement dans mes poumons et dans mon ventre. Mon corps tout entier s'aère, « se respire » et se détend. La pensée entre à son tour dans cette folle ronde : elle s'évade, elle tourbillonne, elle se disperse et enfin les idées cessent. Calme absolu.

La distance entre la matière verte vivante, mouvante et les profondeurs de mon être entame sa lente réduction. Mes paupières ont besoin maintenant de se déposer dans un écrin de lumière, les cils initiateurs du mouvement dans la souplesse et la grâce. Une onde apaisante naît au coeur de mes cellules, elle se propage, vite et en douceur, partout dans ma chair : relaxation intense. Progressivement je suis invitée dans une ondulation, de droite, de gauche, d'avant, d'arrière, dedans, dehors, en rythme avec le subtil balancement. Je deviens cette matière vivante, je me confonds avec elle et voici que je suis elle. Mon énergie vitale est amalgame avec l'énergie créative de l'arbre majestueux, nous ne formons plus qu'un. Il fait bon, il fait doux, il fait calme.

Cette danse intime se poursuit un instant. Puis la force revient, elle accompagne mes yeux dans le mouvement : l'arbre dans une vision troublée se distingue et reprend ses distances. Mon être se détache confiant pour se rassembler, se regrouper. L'arbre majestueux reprend sa place. Le ciel gris laisse surgir un éclat de lumière.