Les mots, si désirable soient-ils,
Laisse parfois un grand vide,
Au fond de ce coeur bien livide,
Regrets aux aigreurs mercantiles.

Alors on préfère s'y confondre,
Les habiller de douceur incandescentes,
Faire briller ses ardeurs brûlantes,
Pour voiler les blessures et méandres.

Mais quel consternant fardeau,
De ne savoir manier les mots,
Les manier à notre propre égard,
Et bien souvent nous laisser couard.

N'est il pas affligé ce poète,
Traînant ces rimes mensongères,
A sa plume tellement fluette,
Gracieuse d'une douceur éphémère.

Bien las de ne savoir soulager,
L'ardeur des sentiments passionnés,
Par quelques mots savamment étalé,
Sur la face blanchâtre d'un simple cahier.