Voilà. Elle a été oubliée.
La petite fille est seule avec son bouquet.
- « Il y a quelqu'un ? » articule-t-elle faiblement.
Elle n'est pas rassurée, elle ne l'a jamais été d'ailleurs.
Ses yeux sont fatigués à force de se plisser au moindre bruit qu'elle entend.
Toujours ce besoin quotidien de chaleur, de se mettre à l'abri du malheur. Elle se met sous son aile, se blotti tout contre son cœur.
Elle est faible et elle le sait.
Un jour elle espère voler de ses propres ailes.
- « Oui, un jour je m'envolerais enfin...»
Le bouquet tombe par terre. Sans même y porter attention, la petite fille attend.
Cela tremble dans ses veines et cela tape dans ses tympans. Cela tourne aussi, de bas en haut, obstinément.
Elle a peur. Elle s'enfuit. Il fait nuit.
Elle a peur que quelqu'un se mette à la suivre...
Elle hurle dans sa tête sans cerveau.
Elle crie et casse toutes les vitres. Elle s'échappe, elle s'enfuit.
Elle est déjà loin, mais son ombre la suit. Toujours à ses trousses, la petite fille a peur de cette ombre, qui lui est étrangère et effrayante aussi.
Dans la rue sans âme ni voix, dans la nuit habitée et lasse, elle souffre la petite fille.
Elle a mal, elle a soif, elle agonise enfin.
Son cœur coule et se liquéfie, il se mélange aux flaques d'eau dans lesquelles elle se vautre. Voilà qu'elle sursaute.
La folie est devenue sa plus grande amie.
Tremblement, regard effacé, plus d'ombre, plus de danger.
Plus rien en elle ne sonne l'alerte.
C'est le début de la folie, celle d'où personne ne revient...
Sauf si l'on est endormi.
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Style : autre | Par Batoule | Voir tous ses textes | Visite : 883
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Commentaires :
pseudo : VIVAL33
En lisant cette histoire de souffrance, j'ai eu subitement envie de serrer cette petite fille seule dans mes bras... comme une mère ferait. Merci
pseudo : ficelle
wahou !!! ça décoiffe !
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