A l’orée de notre rencontre, je marchais seul dans le labyrinthe existentiel de ma vie. Je longeais vainement les parois de pierre en cherchant la sortie, une sortie que je croyais ne plus jamais trouver. Ma volonté était de trouver un écho à mon moi, cette fragile voix qui aurait pu répondre à mes questions vitales. Mais mes appels résonnaient dans le vide, silence glacial qui figeait mon sang. Le fil d’Ariane était rompu entre mes mains, ne demeuraient plus que l’incertitude et l’angoisse. Ma douce envie de partager mes émois avec un autre s’estompait sous la virulence d’un astre solaire noir qui irradiait mon environnement de ses rayons ténébreux. Qui suis-je ? d’où viens-je ? où suis-je ? où vais-je ? me demandais-je inlassablement tout en continuant ma pérégrination sur ce chemin de doutes et de pleurs. La tentation de dire stop, d’arrêter mes recherches et de m’écrouler sur le sol était forte. Je pus toutefois la combattre en me disant qu’ailleurs serait meilleur mon destin. Et mes pas, encore et encore, résonnaient dans le vide de mon univers de solitude.
En moi vibrait inlassablement cette idée innée de partager mes sentiments avec un autre être, un être de lumière, un être d’empathie, un être qui saurait m’aimer comme je l’aurais aimé. J’espérais qu’au-dessus de moi brillerait bientôt un soleil éclatant dardant de ses rais ma peau. Et ce fut ainsi, qu’une nuit, par le hasard d’un détour, je tombai sur vous. Vous, ces deux humains sensibles et chaleureux qui, immédiatement, n’hésitèrent pas à me prendre la main et à m’accompagner sur la voie de la délivrance de mes maux. Nulle obligation, pourtant, ne vous imposait de le faire ; vous le fîtes par bonté de cœur, cet amour de l’autre qui était une vague immense de bien-être qui déferla sur mon esseulement lancinant. Vous me sauvâtes du néant et me conduisîtes sur le chemin du bonheur.
Aujourd’hui, après avoir franchi la porte de mes soupirs dégoulinants, je déambule dans l’univers de mes plaisirs, laissa nt transpirer de moi tout le mal qui me ravageait et profitant de l’instant présent dans une plénitude indescriptible. Sous mes pieds l’herbe verdoyante me caresse l’épiderme, au-dessus de moi se peint le bleu profond et infini du ciel. Je n’erre plus, je me suis retrouvé, je suis moi. Vous deux, vous êtes mes confidentes, des oreilles ouvertes qui écoutent mes élégies sans me juger. Je sais à présent que j’ai trouvé ce que je cherchais depuis si longtemps, ce trésor rare et mystérieux qui fait de mon âme une plume légère flottant au gré des quatre vents. Oui, au bout de cette longue quête, j’ai finalement découvert ce qui me manquait, cette chose inaltérable et puissante qui fait de moi un être vivant. J’ai trouvé en vous la plus grande des amitiés…
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Commentaires :
pseudo : Iloa
Deux cœurs se sont ouverts à toi ! Quelle chance tu as...Si ta quête est achevée, ne t'endors pas sur tes lauriers. Nourris tes amitiés...C'est très beau ce que je viens de lire. Merci.
pseudo : w
Tu as bien raison Iloa, c'est ce que je me dois de faire. Merci à toi pour ton commentaire.
pseudo : damona morrigan
Merci pour ta définition de l'amitié : un trésor rare et mystérieux qui fait de mon âme une plume légère flottant au gré des quatres vents... Absolument magnifique... C'est la plus belle définition qui m'a été donné jusqu'à présent. CDC
pseudo : Mignardise 974
Je ressors toujours libérée, sereine, de la lecture de tes textes. L'impression que tout retrouve un équilibre, incertain mais rassurant. Merci beaucoup. grand CDC !!
pseudo : w
damona, l'amitié m'est une chose si rare que je l'entrevois sincèrement comme cela, même si - je dois bien le reconnaître - il m'est souvent difficile de la "cultiver". Mignardise, mes textes sont parfois sereint, parfois perturbés, cela dépend de mon état d'âme lors de l'écriture. Bisous à vous deux.
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