Les collines agacées,
Se retournaient vers eux,
Les soleils immobiles.
Les coteaux presque nus,
Se penchaient vers la mer,
Un fantôme de mer.
L’eau coulait partout,
Jadis, disaient les vieux.
« Et l’eau rampait comme nous » ?
S’étonnaient les enfants,
A voix basse, yeux baissés,
Comme s’ils parlaient d’un Dieu.
« Elle courait dans les trous »,
« Tout comme vous mes garçons ».
Le regard du vieillard,
Un instant se perdait,
Dans les noirs souvenirs.
« Mais nous sommes bien mieux,
Depuis qu’elle est partie » !
Et tous le regardèrent,
Figés par le blasphème.
L’ancien continua,
Il fallait tout leur dire
Et décrire l’agonie,
De leurs aïeux noyés.
« Parfois, quand nous dormions,
Dans les tuyaux bien sombres,
L’eau, soudain, arrivait
Et nous emportait tous » !
Le silence se fit,
Plus grand dans l’assemblée.
« On avait remarqué,
Que l’eau se raréfiait,
Dans les tuyaux de plomb.
Et puis, instant sacré,
L’eau ne recoula plus ».
« Pour nous c’était la fête,
Le salut, l’abondance » !
« Enfin nous étions libres,
Nous, les vers des tuyaux » !
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Style : Poème | Par poete83 | Voir tous ses textes | Visite : 244
Coup de cœur : 6 / Technique : 9
Commentaires :
pseudo : Iloa
Pfff...On se retrouve assis par terre ! Bravo, c'est un régal que ce poème.
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