C’est pas qu’on s’aime

C’est qu’on veut mourir ensemble

C’est différent

La première fois que tu me l’as fait ressentir

C’était il y a maintenant longtemps

C’était l’été, je tenais dans ma main un long couteau

Comme si je le voyais bouger vers toi

Comme s’il avait une vie propre

Il a surgi devant toi te défiant

_ Tu ne t’en souviens plus je pense _

Mais moi ça m’a glacé le sang

Quand tu m’as dit serein et souriant :

« vas-y, tue-moi, cela ne me gêne pas »

J’ai tout de suite caché l’objet

J’aurais voulu qu’il n’ait jamais pointé ta tête

J’avais les dents serrées, mais le cœur léger

Car je sentais cette chaleur au fond de moi

Je sentais que vous m’aimiez je crois

Oui, je crois savoir ce que vous vous dites

Mahboula est malade !

Mais à vrai dire, à mon désespoir, je crois que nous sommes dans le même cas

On se connaît trop bien

Sans pourtant ne s’être jamais trop vu ni parlé

On se connaît depuis toujours

C’est pas qu’on s’aime

C’est plus fort que ça

C’est que nous sommes les mêmes

Nos dégoûts, nos amours, nos sentiments ne sont divisibles que par deux

Nous sommes deux à ressentir ce que les mots ne peuvent dire