Carnaval Intérieur

Je suis aux premières loges, spectatrice
Les musiques m'enivrent, lentes puis saccadées
Les couleurs magnifiques m'éblouissent
Je regarde les gens chanter et danser

Je suis le mouvement, la cadence
Tous les masques ont été ôté
Peu à peu, c'est comme une délivrance
De se sentir enfin exister

Je fais comme ces gens rieurs
Qui se déshabille et qui sourient
Sans pudeur ni aucun complexe
Ils s'aiment et profitent de la vie

Le réveil se veut brutal
On m'appelle, une main sur mon épaule est posée
Elle m'arrache à mon carnaval
Et me ramène brutalement à la réalité

Mon corps diforme est là
Assis devant un bureau de bois
Camouflé par des vêtements trop grands
Amorphe, mais je jubile intérieurement