La femme aux mille chats

Les jonquilles embellisent sa forteresse de pierre
Il en ressort souvent des bruits étranges
Les volets émeraudes sont clos été comme hiver
Souvent de patibulaires créatures entre dans sa grange

Dans la prénombre, assise dans son fauteuil vert
Elle contemple le portrait poussiéreux de son défunt amant
C'est désormais dans ce monde austère
Qu'elle se perd dans ses souvenirs d'antan

Lorsque jeune et jolie, avec quelques bagages
Il l'emmenait aux quatre coins du monde en voyage
Patouillant dans les mers, se cachant sous les rochers
S'offrant dans une clairière, courrant sous les palmiers

Il lui achetait émeraude,rubis, saphir et or
Robes,manteaux et somptueux trésors
Elle goutait aux saveurs exquises
A l'art culinaire, aux mangues, papayes et cerises

Durant toutes ses années, il lui avait fait découvrir
Tout ce que le monde avait de plus beau à offrir
Ils s'étaient aimés,embrassés, explorés
Dans les paradis les plus exotiques ou civilisés


Aujourd'hui,cloitrée dans sa forteresse, elle est las
Au milieu de ses chats, victime du temps qui passe
Elle s'est vêtue de sa robe de mariée et elle attend
Qu'il vienne la chercher, pour s'aimer comme avant