Regardant les quelques bateaux amarrés flottant dans le flux gluant des rejets d’usine verdâtres et les ordures que les hommes avaient balancés. Quelques valeureux pêcheurs s’évertuaient chaque jour à slalomer entre les immondices afin de jeter leurs lignes dans l’espoir qu’un vieux poisson dont les produits délétères lui avaient à moitié rongé le cerveau, mordille dans leurs asticots. Un mirage dans leur triste vie de poisson.                                                                Rassasiée d’horreur, elle décida d’aller saliver dans les quartiers riches. Les vitrines étaient encore éclairées, exposant leurs marchandises hors de prix. Les sens en émoi, elle pouvait déguster de façon olfactive l’art culinaire des restaurants dans lesquels les clients s’attardaient.                                                                                                                                                          Plus loin, elle entendait les échos musicaux des soirées mondaines d’où sortaient de temps à autre quelques personnes devant travailler le lendemain ou ayant des obligations triviales. Elle contempla longuement avec émerveillement ce monde chimérique de délices et de plaisirs auquel elle n’aurait jamais accès.