Alors que l’astre solaire tend ses bras vers moi me caressant le visage de ses mains réchauffantes, en moi ne subsistent que les ténèbres, cette noirceur pathétique qui envahit mon âme, la plongeant dans un univers glauque d’où elle ne peut s’échapper. Les yeux dans le vague, je marche le long d’une route rectiligne qui me mène je ne sais où, vers un ailleurs qui ne sera pas meilleur que là où je me trouve actuellement. Je suis plongé dans mes pensées, ce saut de l’ange inconscient qui fait tomber ma psyché au fond d’un gouffre dont je ne vois pas le bout. Pour calmer la tourmente qui tenaille tout mon être, une brise légère effleure ma peau, me prodiguant un bienfait salvateur. Je m’arrête soudain de marcher, puis regarde au-delà de la barrière qui se trouve juste à côté de moi. Au loin s’étale langoureusement une plage infinie sur laquelle déambulent des dizaines de personnes. Elles s’amusent, prennent du plaisir. Pourquoi n’en ferai-je pas autant, moi qui suis pris dans l’étau de la solitude ? Je saute par-dessus cette barrière, et me voilà dans un autre monde.
Tandis que mes pieds s’enfoncent délicatement dans le sable chaud, je regarde tout autour de moi, cherchant la moindre trace de bonheur qui pourrait raviver les cendres éteintes qui règnent au fond de mon cœur, un cœur si seul. C’est alors qu’au loin, à seulement quelques dizaines de mètres de moi, je vois un homme suivi d’une petite fille qui sortent tous deux de la mer, leurs corps ruisselant de cette eau salée bienfaitrice. Je me mets à les observer. Il lui prend la main et se mettent tous les deux à courir sur le sable, atteignant finalement un emplacement où se trouve par terre un tapis de sol, et au-dessus de lui est juché un parasol. Ils s’asseyent là. L’homme que je devine être son père frictionne énergiquement les cheveux de sa fille avec une serviette, avant d’abandonner cette dernière sur sa tête. Ils s’enlacent. Le père dépose un léger baiser sur la joue de sa fille, ce tendre geste qui unit deux êtres et les fait voyager en un lieu où seul l’amour existe. Ils sourient. Ils sont heureux.
Et moi, je me retrouve au milieu d’un tumulte ou crient des enfants enjoués, où s’étreignent des hommes et des femmes qui s’aiment. Je me sens si loin d’eux, eux qui pourtant, physiquement, sont si proches de moi. Ma mémoire m’emporte sur une plage similaire d’Italie où mes parents et moi-même passions nos vacances d’été, ces merveilleux moments dont il ne reste que des souvenirs qui, jours après jours, s’estompent aux tréfonds de ma mémoire. La larme à l’œil, je me dis que, peut-être, je fonderai aussi une famille, et que nous pourrons faire comme tous ces gens, profiter d’un soleil brillant, d’une eau calme, d’un sable chaud ; bref, profiter de la vie dans ce qu’elle a de plus éphémère et pourtant de si beau…
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Commentaires :
pseudo : Mignardise 974
l'amour dans ce qu'il a de plus pur, parfois on se suffirait de ça. j'aime ! CDC
pseudo : dees_d_amoure
je sais ton chagrin .... rien a dire de plus cdc
pseudo : Iloa
A te lire, on a du mal à croire que le bonheur lui est accessible...
pseudo : w
Océan de larmes. En ce bas monde le bonheur est impossible. Et il n'y a pas d'autres mondes.
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