Je me suis rendu compte qu'il ne m'aimait pas. Qu'il ne me voyait pas. Qu'il l'aimait ELLE, celle qui est à l'intérieure, enfouie au plus profond de mon être. Ses yeux ne brillent que pour ELLE. Ses si beaux yeux, plein d'amour et de tendresse, mais qui ne pleurerons jamais pour moi.

Il ne veut qu'elle, ne pense qu'à elle, il meurt d'amour pour elle.

Je le vois bien, il n'attend qu'une chose ... la retrouver.

Moi, j'ai seulement son visage, la forme de ses lèvres, la couleur de ses cheveux. Je ne suis pas ELLE. Et il le sait ! A chaque regard qu'il me lance, quand ses yeux croisent les miens, quand il cherche le doux vert de ses yeux et ne rencontre que le marron terne des miens. Il a mal ! Il a si mal, et je ne dis rien de peur de le perdre.

Il me hait, je le sais. Il me hait de trop lui ressembler, sans pour autant être elle. De lui rappeler sa douleur, d'avoir la couleur de sa peau, le son de sa voie. Mais il aime mon corps parce qu’il lui ressemble et sa le réconforte dans son malheur. C'est comme si, pour un instant, il la retrouvait, il se sent mieux, comme apaisé. Elle lui manque. Elle lui manque si fort qu'il en a mal.

Moi, je l'ai toujours aimée LUI, pendant que LUI l'aimait ELLE. Je sais que je suis cruel, mais maintenant qu'elle est partie, je l'ai lui... enfin, une partie de lui.

Son cœur se serre, son cœur se consume pour elle, il ne m'appartiendra jamais. IL est à ELLE, pour toujours et à jamais.

Mais peut être qu'un jour, il m'en donnera un morceau, un tout petit bout pour que j'arrive à oublier que je ne suis qu'une coquille lui ressemblant. Pour me faire croire, qu'IL m'aime MOI.

En attendant, je continuerai à l'aimer pendant que le LUI aimera-t-ELLE.

Ma sœur aimée, ma sœur jumelle.