Là devant mon ordi,

J’attends la fin de la nuit.

J’attends la fin de l’obscurité,

Et que vienne le temps de la félicité.

Je retrace dans mon esprit,

Les derniers temps de ma vie.

J’ai banalement vécu,

Et ces temps ont vu,

Ma vingtaine, dépassée,

Sans que me soient accordés,

Depuis l’ombre d’un été,

La joie et le plaisir d’aimer.

Mon cœur solitaire,

Est un cœur qui erre,

Qui cherche les douceurs salutaires,

En des amoures imaginaires.

C’est dans les transports en commun,

Que m’est apparu ce sordide moyen.

Et c’est dans le tram,

Que m’est venu ce slam.

Dans ce lieu de paradoxe,

J’ai, de la foule, fait une intox.

Ici, chacun cherche sa place,

Avec parfois peu d’espace.

C’est dingue d’être si serrés,

Sans un brin d’intimité.

Et pourtant au milieu de la masse,

Il y a parfois des anges qui dépassent.

C’est ce qui est arrivé,

Et j’étais tout à côté.

Je ne sais son nom,

Je n’ai pu ressentir son fond,

Mais elle m’a plu, 

La regarder, il m’a fallu.

Je ne saurais pas la décrire,

Je n’ai pas gardé ce souvenir.

Assurément jolie,

Elle aiguisa ma folie.

Je partis dans un rêve,

Un de ceux, dont on crève.

Je lui vis des yeux d’amoureuse,

Un beau sourire de fille heureuse,

Et je m’imaginai,

Moi pauvre benêt,

Lui parler d’amour,

Lui faire la cour,

Avec des mots doux,

Des baisers dans le cou…

Non pas tout de suite !

Crains, du bonheur la fuite.

Il te faut revenir un petit peu en arrière,

Au moment, où ton regard fait prière.

Les yeux d’amoureuse,

Le sourire de fille heureuse,

Et une permission,

D’enfin, perdre la raison.

Sur un air, enjoué de tango,

Du rêve me donnant le tempo,

J’ai approché mon cœur,

Mis à nue, toute sa valeur.

Dans la fantasmagorie de ce voyage,

J’ai posé ma main sur son visage,

Caressant le grain de sa peau,

Et ne trouvant plus pour parler les mots,

J’ai regardé au fond de ses yeux,

Qui, tel l’azur, étaient bleus.

Puis, guidé par cette envie incessante,

De mes lèvres frémissantes,

De la belle, j’ai libéré l’honneur,

Dans un vaste instant de douceur.

Il fut douloureux le réveil,

De ce si doux sommeil.

La belle, de sentiment, n’avait,

Ni de conscience du baiser volé.

Soudain, le tram, arrêté,

Je vis la foule recrachée,

Et avec elle,

Partit la belle,

Qui fut l’espace d’un instant mon amie,

Dans le grand tourne-bouillon de la vie.

Je ne sais quel sera mon destin,

Je ne sais, si de douces mains,

Reposeront un jour sur mon corps,

A l’heure, où l’honnête homme dort.

J’espère  un jour retrouver,

Ce pouvoir si convoité,

De prendre une femme dans mes bras,

En disant que, le temps ne passera pas.

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