Désert liquide Arrivant du sombre Ouest dans une course exténuante, Pâle tel une lune, te voilà, timide et magnifique Comme les femmes ont parfois la faiblesse de préférer les hommes. Dans le désert, là-bas, le sable a gardé la chaleur de ton passage. Ici, baissons les paupières comme la vierge Qu'on va déflorer. Je ne soutiens plus ton regard. Tu te prépares à arder de tes flèches tordues. Enfonce tes brûlures, étreins du vent ardent, J'aime tes morsures parcourant ma peau. Pitié! N'épargne aucun recoin Que je sois nue pour toi, dépouillée de tout voile. Exposée sans mensonge. Pure et solide enclume Où tu façonneras un désir dur comme le bronze, Brûlure écarlate d'une larme de feu au zénith. Que l'incandescent outil martelé à l'ardeur de tes braises, Disparaisse ce soir, se vaporisant d'allégresse Entre deux vagues ouvertes sur les dunes Au bassin d'eau fraîche d'un couchant flamboyant.