Sms
Envie soudaine d’envoyer un message simple et enfaite .. Je n’ai rien à te dire et rien à te demander , juste une envie comme ça , fugace , légère , genre une bulle , une bulle qu’on crève tu vois ?  J’ai un rire hystérique au bord des lèvres , tu sais quand ça fourmille partout en toi et que t’as envie d’exploser sous le trop plein d’adrénaline , bref je ne sais si ce sont les cachets , la fumée ou le soleil aveuglant en fin de soirée , mais je plane , carrément , je t’envoie un truc qui n’a même aucun sens pour moi mais qu’attendre de plus d’une folle , merde j’peut pas m’empêcher d’écrire , tu sais genre quand tout va trop vite et que ton sang pulse contre tes tempes , n’as-tu pas vu , nous sommes vendredi , quand reviens tu de ton exil dans l’Est ? Oh et puis non , ne dis rien , je ne veux en vérité rien savoir du tout , je vais aller écrire sur nos murs pour m’exorciser , bonne soirée à toi je n’oublie pas .

Sms
Dieu a une réponse ! Ne t’avais-je pas dis de ne pas répondre ? Quand donc écouteras-tu les désirs d’autres , si je suis folle l’es-tu au moins autant que moi , je te laisse avec l’espoir que l’Est te rendras à nous plus raisonnable que tu n’as pu l’être , à tout les points de vue .

Sms
Oh non ne me fais pas ça , laisse moi m’étouffer d’un rire cynique , garde ta place pour l’une d’entre elles , un lit froid est bien trop triste , un «  tous les mêmes » me cingle les oreilles. Sortie de l'asile ? Ton humour me glace amour .

 Tout en haut

Seras-tu fou autant que moi , quand le soir décline et que je tremble nue d’apercevoir l’ombre sous le lampadaire. Et si nous sautons de cet immeuble qui touche le ciel . Comment ? Un gratte ciel dis tu ? Parce que l’homme , rat qu’il est , vient gratter de ses mains souillées de sang , et de ses ongles cassés d’ambition , la voute des Dieux qui pleurent sur leur créature chérie , qui pleurent sur le marasme de nos vies , qui pleurent sur ce qu’on a foutu de leur putain de paradis perdu . Les Dieux pleurent et cette pluie acide me ronge le cœur . Me prendras-tu la main à l’heure ou tout fou l’camp . Une once de pitié et tu me ferais basculer . Laisse moi baiser la mort ,si fort que j’en exploserais leurs windows . Le sang pulse et les dents se cassent sur nos idéaux. Alléluia dans les églises , pardonnez moi Padre car j’ai péché . Oui j’ai fumé, et puis bu , et puis baisé , on m’a cogné et beaucoup ont rampés , j’me suis shootée et j’ai aimé ça , foutrement . Mais c’est que Dieu , dans sa sagesse infinie , nous a donné l’éternité . Sous forme de p’tites pilules , de p’tites seringues , de p’tits seins .

Pilule rouge ou pilule bleue ? En réalité , une réalité en vaux une autre , elles nous font toutes gerber . J’aime quand nos peaux claquent sous la sueur , j’aime quand je suis remplis de toi et qu’il y a tellement de lui dans mes soupirs . J’aime quand les dents frôle la jugulaire et qu’au dehors le monde se tait . Que rien n’ai de sens ce n’est pas nouveau , c’était  prévisible , alors pourquoi le monde sous nos pieds hurle sa peur,  bon Dieu il n’y a pas de SAV , pas de retour en arrière possible pour nous  . Alors pourquoi j’ai l’impression d’avoir toujours été là . A cet endroit précis . Ou plutôt pourquoi j’ai l’impression d’avoir déjà été là . Comme si je rejouais la scène à l’infini , et l’infini c’est long ça s’enroule , un pendu se balance au bout du cercle qui s’enroule , et s’enroule , et s’enroule encore . Un flash back comme on dit , genre comme dans les films , quand le héros dit «  J’ai déjà vécu ce moment »  genre la sensation super chiante car insaisissable , et sous un air grave de Wagner , tu supplie tes vies antérieurs d’aller jouer ailleurs .  Un peu de fumée dans les rouages du temps , que fais-tu là ? Tu n’étais pas avec moi la dernière fois . Tu ne devrais pas être là . A ce moment du scénar’  j’suis toujours seule non ?

Oh Bordel amour fou pas tout en l’air , me prendrais-tu la clope des lèvres que ça n’me dérangerais pas ,  mais s’ il te plait laisse moi faire le boulot , laisse moi jouer ce rôle , accepter le jeu mécanique de nos fins , tu veux foutre l’humanité en l’air ou quoi ? Et nous alors , et nos vies ? Bon d’accord elles sont déjà explosées , dispersées , décimées , paumées . Alcoolisées sous ma langue . Mais on s’en fou de ça bon Dieu ! Laisse moi murmurer ton nom quand j’aurais la bouche éclatée . Je veux gémir la douleur de te voir en haut et moi enfin en bas . Laisse moi leur dire que ce sont des enfoirés , laisse moi donner des cauchemars à leurs enfants gâtés . Pourris gâtés . Et mes yeux s’obscurcirent de désir quand me reviendras le gout de la mort sur ta peau , j’emporterais le souvenir de la jouissance dans un éclat hystérique . Un éclat de rire sur mes lèvres vidées . Ne te retourne pas , tu sais bien que c’est faux voyons , acceptes-tu ? Le choix ? Quoi ? Qu’est-ce que tu raconte encore . Mais quel choix putain ! OU EST LE PUTAIN DE CHOIX . OU EST-IL . DIS MOI OU EST-CE PUTAIN DE CHOIX . Mes ailes se déploient ou est-ce mes bras , mon pied dérape et ma chute folle couvre ton cri . Hurle, hurle pour moi . Horreur dans tes yeux que je croise avant de basculer. La vitesse oui , grisante , exultante , jouissive , tellement froid que ça n’se ressent pas . La pluie acide quand je m’écartèle me rappelle un truc .  Je n’sais quoi . Il n'y a plus qu'un vertige . Je suis crevée .

Je suis crevée.

Sublime vertige .