« La mort n'est pas perçue de la même façon par n'importe quel individu sur cette Terre. Certaines personnes voient cela comme la continuité de la vie, dans un monde meilleur. D'autres comme une délivrance, un choix réfléchi, parce qu’une lente et interminable agonie les prenait aux tripes. Il en existe certain, pour qui, la mort est tabou, avenir terrifiant de ce qui les attend. Car nous le savons tous, malgré ce que nous ressentons envers la mort, elle viendra à nous, un jour ou l'autre. Elle viendra frapper à notre porte, charmante et inéluctable. Tentatrice et cruelle. Mais elle viendra surtout lorsqu'on l'attend le moins.
Avant, elle ne me faisait pas peur. Je savais qu’elle viendrait, comme on dit si bien, un jour. Seulement, un jour ca peut être loin…
Et puis, elle a emporte injustement et violement avec elle, l'homme que j'aimais.
Et désormais, elle me terrifie.
Victime d’insomnie à répétition depuis trois semaines, mon cerveau reste bloqué sur cette vision que j'aimerais tellement effacer de ma mémoire à jamais. Il est là, encore et encore, corps inerte et mouillé par la pluie, couvert de boue, dans l'arrière cour d’un café. Il est là, le visage douloureux et les yeux ouverts, fixant cet épais ciel noir, fixant un monde que nous ne voyons pas. Je revis cette scène, ce sang sur son corps, son abdomen violé par la brutalité d’une balle, ce silence pesant autour de moi, ce silence … Et moi, moi, essayant de retenir le flot du liquide écarlate de se déverser hors de son corps. Moi, incapable de faire quoique ce soit d’utile, sous le choc, malade à en crever de le voir, là, étendu devant moi, le cœur et l’âme déjà bien loin de moi. Lui qui quelques minutes plus tôt m'avait embrassé. Un premier et délicat baisé, attendu depuis longtemps. Depuis trop longtemps apparemment. Et qui d’une extrême lenteur avait allumé une dernière cigarette, le sourire aux lèvres, dans cette arrière cour de café où il n’aurait pas du se trouver. Oui, la mort n’est pas perçue de la même façon par n’importe quel individu sur cette Terre, mais elle est ressentie de la même façon. Douloureuse et brutale. Inoubliable. »
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Style : autre | Par Luna-lune | Voir tous ses textes | Visite : 303
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Commentaires :
pseudo : w
un soleil, lorsqu'il se couche dans le tombeau de la nuit, continue toujours à briller par-delà l'horizon de nos yeux. Je ressens de l'empathie pour toi, mais tiens à te dire que l'amour perdure par-delà la mort. Il t'aimait, il t'aime et t'aimera à jamais. Baiser sur ton coeur qui saigne des larmes d'absence.
pseudo : féfée
Très dur... CDC
pseudo : Karoloth
Douloureuse, oui. La mort des autres nous laisse à jamais seul, orphelin d'une amitié, d'un amour, d'un parent. CDC!
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