Un regard de tueur. Un cœur d’assassin. Un bruit meurtrier. Un geste. Et tout s’écroule, le monde tourne autour de mes yeux. Les lumières vacillent. Je vois le sol se rapprocher. Je vois la vie m’échapper. Mon sang se répand sur la moquette bleutée, l’imbibant du reste de ma vie.
J’ai le souffle court, des lumières dans les yeux. J’ai le cœur sur pause. Toutes mes pensées vont vers toi. Il me regarde, il y a trop de désir dans ses yeux. Un désir non partagé, qui malheureusement est la cause de mon état.
Pourtant, dans les couloirs du lycée, il n’avait pas l’air si méchant. Il n’avait pas cette expression de tueur, de monstre. Il semblait si timide et gauche, que je n’avais pas eu de peine à lui dire « Non, désolée. Mais je suis déjà avec Julien ». Tu vois les apparences sont si trompeuses. J’aurai sans doute du lui dire avec plus d’attention, au lieu de partir et de l’ignorer. J’aurai du …
Il se rapproche et je meurs de peur. Bien que ce ne soit pas à cause de la peur que mon pouls diminue … Il s’assoit à côté de moi, et me regarde. Je pense à toi si fort, mon corps hurle ma douleur tandis que mon âme hurle mon amour pour toi. Julien. Je donnerai mes dernières minutes pour te revoir une fois… rien qu’une fois. Il ne devrait pas nous voler nos dernières minutes. Il n’a pas le droit.
Tu me manques déjà.
Sa main se pose sur ma joue, efface les larmes que je verse. Mon souffle est si erratique que sa main tremble. Mon sang inonde mon chemisier blanc, laisse des marques qui ne partiront jamais. Une partie de moi restera accrochée à ce chemisier pour l’éternité.
Je pense à toi.
Il me parle, me raconte sa vie, les choses qu’il aime, les choses qu’il déteste. Il entretient la conversation tout seul, comme si je l’écoutais. Comme si je participais avec lui. Il s’allonge à côté de moi maintenant, me prend la main. Celle que tu prends toujours, il viole notre amour. Il prend des choses qui ne sont pas à lui, et je n’ai pas la force de l’en empêcher.
Julien, je t’aime.
Parfois, mes yeux se ferment je vois un monde différent. Tu es là, tu me prends dans tes bras. Puis il me secoue, agacé que je ne l’écoute pas. Et la réalité reprend son cours. La balle qui se trouve dans mon corps, me rappelle ma douleur. Je souffle. Je hoquète.
Je t’aime encore si fort.
Il continue à parler et moi je vois de plus en plus trouble. Il me dit qu’il m’a toujours aimé, depuis la 6ème mais trop timide n’avait jamais fait le premier pas. Jusqu’au jour, où je l'ai recalé sans un regard, sans aucune pitié. Il était déjà trop tard, j’avais déjà quelqu’un.
Ne m’oublie pas.
Avec les forces qu’il me reste, je réussis à lui dire, qu’il le savait. Qu’il le savait que toi et moi on sortait ensemble, puisqu’il nous connaissait. Nous connaissait trop bien même.
Mon cœur bat pour toi.
Alors il commence à crier. Comme quoi, j’aurais du pouvoir l’aimer aussi. Puisque vous étiez pareil. Que vous étiez si semblables. Que je n’étais qu’une garce, que j’aurais du l’aimer.
Pardonne-moi, Julien.
J’ai plus de force, je tiens plus. La balle bouge, je la sens. Elle est si vivante dans mon corps, elle me broie les os, me déchire le cœur. Je suis désolée. Mais je vais le regarder, le regarder avant de mourir, pour voir votre ressemblance. C’est comme un peu de toi, faire abstraction qu’il m'a tué et faire comme si c’était toi. Parce que je ne peux pas partir. Parce que je ne veux pas partir sans t’avoir vu.
Je pense à toi.
Tu lui demanderas, n’est-ce pas ? Quand la police le retrouvera, tu lui demanderas comment ton frère jumeau a fait pour tomber amoureux de moi. Comment il a fait pour m’enlever à toi ? Julien, pourquoi il nous a tué tout les deux ? Puisque toi sans moi, moi sans toi, ça n’existe pas. Tu lui demanderas comment il a osé nous détruire ? Promet, tu lui demanderas, hein ? Moi je n’en ai plus la force.
Julien …..
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Style : autre | Par Luna-lune | Voir tous ses textes | Visite : 470
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Commentaires :
pseudo : italogreco
que dire devant ce texte bouleversant,une belle déclaration et beaucoup de question sans réponse...courage..
pseudo : ifrit
Une histoire prenante, une fin de roman comme une fin de vie. C'est mené si sensiblement, et en même temps si bien construit, je dis bravo !
pseudo : Mignardise 974
UN GRAND BRAVO ! comme un coup de poignard, une blessure qui s'infecte. Le mal semble gangrainer. CDC
pseudo : féfée
On est scotché jusqu'au bout ! Vraiment bouleversant ! Et qu'est-ce que c'est bien écrit... CDC
pseudo : Luna-lune
Merci merci ça me fait ultra plaisir !
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