Il s'adresse à ses pairs avec ce petit sourire narquois dont il a le secret. Il les toise du regard. Il ne se livre jamais à eux. Ces vautours qui sont prêts à tout pour le profit.

Devant, ils sont ses amis et derrière, ils lui cassent du sucre sur le dos. Ils le poignardent. Sans remords. Il reste de marbre face aux autres, à cette société qui le rejettent. Son opinion, il ne la garde pour lui. Il se contente de dire ce qui plait pour qu'on lui fiche la paix.

Il faut suivre l' "opinion générale" même si cela ne correspond en rien à ce que l'on pense, à ce que lui pense. Il se répète intérieurement :"Si ils disent "A", tu dis "A". TU DIS "A" ET POINT BARRE !" et cela fonctionne à merveille. Il était intégré dans la "société". La vie sociale : Femme et enfant(s) ?

Il était comblé : une femme et une petite fille qui, malgré son sale caractère ( ce qui est héréditaire ), est adorable. Il la voit grandir mais de loin.

Il méprise ses semblables. Il les hait pour la plupart. Il hait sa manière d'être. Il veut être lui-même : cet homme qui a ouvert les yeux sur le monde, celui qui est bien plus sensible qu'il n'y parait, celui qui est généreux, celui qui souffre, celui qui aime, celui qui veut aider cette petite fille qui croit encore à l'espoir et lui enseigner la vie petit à petit, lui donner l'amour qu'elle mérite... Tous ses souhaits s'en vont battre contre sa poitrine et le tiraillent. Sa femme remarque son absence. Ils s'éloignent l'un de l'autre. Les désillusions se font de plus en plus nombreuses. Il déchante petit à petit... Il écrit pour se vider de tous ses maux. Cependant, sa peine est toujours là, bien présente : elle l'emprisonne et il n'arrive plus à remonter la pente. Les regrets le prennent et les coups qu'ils lui infligent l'obligent à prendre des "remontants". Il sombre dans l'alcool. La folie le guette et s'attache à lui, comme un aimant. Il meurt, le terrible Spleen et l'incommensurable Tristesse l'arrachant à la vie.

Mignardise