Bienvenue chez moi, ici les lois sont un poil différent de chez toi.

Pas de chocolat qui s’amasse dans la masse des sacs de chez Atac.

Sur le sanctuaire de son obésité une clé, un attention au danger de trop manger ;

Sur le planning, des warning du lundi au vendredi défile le listing :

rendez-vous chez les docs pour quelques médocs et réfléchir sur ses tocs.

Mon frère n’est pas toc-toc, on se moque de ses airs de nigaud parce que ça choque.

Et dans le quotidien, dés le matin, régime draconien qui donne une humeur de chien ;

Puis dans le bus les regards qui accusent et ses gamins qui s’amusent de ses usages.

Car à l’âge d’être sage il est encore dans les nuages, il n’est pas à la page, reste à la marge.

Dans son école pas de colle, il n’apprend pas l’espagnol et ma parole c’est pas de bol ;

Ce qu’il apprend c’est à être indépendant, à gérer le temps, à vivre comme un grand.

Et le soir pas de devoir, sa fatigue peut se voir et les déboires, sans le savoir, se font sentir

Car ses ires le font satire, martyr et bien pire alors mieux vaux ne rien dire et laisser agir.

Une fois le tonnerre mis à terre il redevient sincère et perd toute colère et se culpabilise :

C’est au fond de la crise que surgit la méprise car il est sous emprise et c’est la prise de tête.

Pt’être qu’un jour on fera la fête en trompette et clarinette d’avoir mis aux oubliettes

Cette maladie qui donne trop d’appétit, qui provoque des ennuis, des soucis et des ennemis.

Aussi quand il s’endort comme un sage, il rêve qu’il nage, mais en apnée c’est le naufrage

Car même dans l’infini de la nuit dans son lit, mon frère est Prader-Willi.