Je marche dans Londres, sans savoir ce que je fais exactement là. J’ai écumé les bars, fumé des millions de clopes. Hurlé après des centaines de personnes. Craché sur des inconnus. Et noyé ta mort dans des dizaines de verres.
Je marche tout seul dans les rues. Le soleil se lève doucement sur la ville, et cette beauté me donne la nausée. La ville s’éveille doucement tandis que je m’effondre complètement. Trop de drogue coule dans mes veines, ma tête tourne. Mes jambes flageolent. Je tombe en plein Londres, et pleure. Tout seul. Je pleure ta mort, je pleure ma mort, je pleure notre mort, à tous les deux.
Tous ces crétins autour de moi, qui me regardent d’un air supérieur. Ils se disent tous que je suis pitoyable et ils ont raison. Je suis pitoyable, une vrai loque. Une raclure de première. Et c’est ta faute. Tout est ta faute. Tu n’avais qu’à pas te trouver là, au mauvais moment, au mauvais endroit. Petite conne, j’avais qu’à pas tant t’aimer aussi. T’aimer à t’en étouffer. Si cette putain de voiture l’avait pas fait, je l’aurais fais moi-même. Je t’aurais tué d’amour.
Tu me manques à un point. C’est stupide. Je n’aime personne et personne ne m’aime. Je suis un salaud, un enfoiré. Et toi. Toi, tu m’as aimé si fort. J’en ai perdu la raison. On était pareil, de vraies ordures. Toi et moi, la même âme dans un corps différent. Ta mort m’a tué. Regarde bien, je suis en enfer. Tu dois tellement rire de là où tu es. T’étouffer de rire. Garce. J’aurais préféré me la payer cette bagnole. Plutôt que toi. J’aurais donné ma vie pour la tienne. Mais tu m’as volé la vedette. Encore. Il fallait que tu fasses ta belle. Que tu te la prennes, à ma place.
C’était tout pour toi et rien pour les autres. Enfant gâté de merde. Reviens. Allez reviens. Je te supplie. J’en suis à te supplier à genoux. Là. Devant tout le monde. Je hurle au ciel pour que tu reviennes. T’en fais qu’à ta tête, bien sûr. Tu ne m’accorderas donc jamais rien. Tu vas me laisser pourrir sur terre.
Je vais crever. Je veux crever bordel ! Je vais crever de toi. Un trou béant. C’est tout ce que tu m’as laissé. Un trou à la place du cœur. Une crevasse, qui grandit de plus en plus. Ca me prend tout le corps. Même mes os sont brisés. Je suis à terre. Je suis fichu. Je t’aime trop petite folle. Je t’aime encore tellement. Toi, ta folie, tes envies stupides. Comme de monter sur un pont en pleine nuit, à trois heures du mat’, pour regarder Paris dormir. Seulement sur le pont, y avait des voitures. Et toi, tu voulais tout, tout de suite. Alors t’es montée sur le pont, t’as marché, marché. J’ai crié, et plus rien. Plus de toi. Plus de nous. Juste, ton corps, recroquevillé, plein de sang. Ton corps mort.
Si j’avais été moins con, je serais mort avec toi.
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : autre | Par Luna-lune | Voir tous ses textes | Visite : 356
Coup de cœur : 9 / Technique : 5
Commentaires :
pseudo : Mignardise 974
j'aime, j'aime et j'aime encore et encore !!!! je trouve ce texte magnifiquement et pitoyablement en accord avec mon état d'esprit CDC
pseudo : BAMBE
Un texte bien mené, bien écrit, empreint de vive émotion, bravo et coup de coeur.
Nombre de visites : 22385