Elle s’allonge près de lui. Elle tire le drap sur leurs deux corps. Ils ne se regardent pas.

Elle avance lentement sa main vers la sienne. Elle s’amuse de la façon dont sa main recouvre parfaitement la sienne. Elle commence à caresser ses doigts. Ses veines sont si belles, et la peau si douce. Elle guide sa main lentement vers son corps, l’obligeant à la toucher.

Il se laisse faire. Elle prend bien soin de détourner son attention, en lui posant des questions futiles. Elle ressent la douceur de sa peau. Elle ferme les yeux. Elle prend un immense plaisir à se représenter la scène dans sa tête.

Puis elle se tourne vers lui pour croiser son regard. Il n’a pas l’air gêné. Elle caresse alors son corps très lentement, jusqu’à la déraison.

Elle ne sait pas ce qu’elle fait, ni pourquoi, mais elle le fait, c’est comme ça.

Elle compte les minutes, s’attendant à chaque instant à ce qu’il dise : « stop » ou « va-t-en », mais rien ne vient.

Elle a mal de ressentir du plaisir, de se le procurer de cette façon. Elle est surprise d’avoir osée. Elle se remet en question.

Enfin il parle. Il dit qu’il ne peut pas, qu’il veut qu’elle s’en aille maintenant. Il dit qu’il est tard, qu’il faut qu’elle dorme.

Elle se sent rejetée. Elle s’en va sans même protester.

Elle ne s’imagine pas alors que ces instants resteront gravés dans sa mémoire, au point qu’elle doive les écrire et les réécrire encore et toujours.