Prendre une corde solide , la nouer à un arbre fruitier et y pendre une pomme orangée. Prendre un morceau de chocolat , le glisser dans une part de pain de mie , l'engloutir jusqu'à l'ennui. Prendre un bout de papier , y coller une maison , un jardin , une balançoire , une maman , un papa , un chat , un chien et rajoutons y un lapin nain , bien sûr y mettre autour un joli paysage où tout le monde il est beau , tout le monde il est gentil , ça fera un escargot tout chaud , non , non ça fera un paradis tout émergé de ma tête de déterrée. Vous vous demandez certainement ce que je vous raconte , et bien je ne le sais point , j'aime embrouiller les cerveaux des individus de la même espèce que la mienne , j'aime les démêler aussi à l'aide de mes super pouvoirs , assez parler pour rien dire , je vais vous racontez une histoire : accrochez vous !

Aujourd'hui j'ai rencontré une petite fille , elle m'a dit ceci en pleurant. J'ai remarqué que les gens sont comme des trous : je tombe dedans à chaque fois. J'essaie de me relever mais ils m'enfoncent encore plus , ça glisse , j'ai peur , ma peau s'éffrite petit à petit , j'ai mal , mais je veux m'en sortir , je veux revoir le soleil. Alors tu vois j'ai compté jusqu'à trois , j'ai fermé les yeux , j'ai pris mon courage à deux mains , je l'ai serré aussi fort que je le pouvais , j'ai respiré un grand coup , j'ai poussé sur mes jambes , je me suis agrippée , j'ai relevé tout doucement la tête , j'étais là , j'avais réussi. J'ai cru que le monde m'appartenait désormais , je me suis sentie pousser des ailes , puis je me suis éprise d'un nouveau trou , il était beau , il était grand tu sais mais il m'a lui aussi engloutis une fois de plus. Mais là tout était différent , je touchais le fond , une petite voix ma même dit tout bas , dans un murmure mélodieux : te voilà dans ton nouveau pays maintenant , tu en es prisonnière , c'est ton gouffre. Il ne lui restait que ses deux yeux pour pleurer.