Ne jamais désespérer, tant que les mots nous couvrent

De leurs choquantes histoires

Le moule est celui que l’on construit

Un abri de fortune, un bunker fleuri

S’il faut entrer dans le moule

Faisons en une passoire

Trouée des balles de gloire

D’avoir trop pris de glace

Dans le whisky du matin

De dire, de faire, de rentrer dedans

De gueuler sa honte son désespoir

Juste devant le miroir

Ou bien à l’assemblée des hommes sans armoire (?)

Qu’y rangeraient-ils d’ailleurs

Sinon de vagues rancœurs de n’avoir pas passé

De soirées entre amis juste autour d’une table

Un jeu, une conversation, quelques rires déjantés.

A l’heure de la télé, ce soir on passe un polar

Je n’ai pas envie de me coucher tard, pas envie de voir des morts

Même si ils sont en plumes, pas d’armes non plus dans mon paysage visuel.

Je préfère les touches sombres de mon clavier.

Celles qui me donnent un instant, quelque chose à partager.

D’heures sombres j’en ai passé

Si je l’écris ce soir, c’est pour dire que parfois

A trop brouiller du noir, on finit parfois

Ecrasé comme un cafard.

Ne jamais désespérer tant que les nuages nous ouvrent

Un coin de ciel éclairé, une lueur d’espoir

Chaque vie est entre les mains d’un copain du hasard

D’un coquin du sort, d’un diablotin sorti de sa boite

Qui nous en fait voir de toutes les couleurs

Attraper-le par la queue, et dites à ces messieurs

Qu’un jour révolutionnaire, réfractaire, pas ordinaire

Des hommes debout par centaines de milliers

Défileront dans les rues, envahiront les lieux

Ouvriront les portes des prisons réelles et imaginaires

Inventeront d’autres règles auront d’autres passions

Que celles de la guerre, quelle déraison !