L’homme joue à l’envers, l’homme marche à côté, l’homme nage à contre-courant. Il y a des périodes où les gens se perdent. Les foules se ruent dans les allées où ils ratent éperdument leur sens de l’orientation. Il n’y a plus rien pour eux. L’homme n’est pas aimé. Il est projeté contre les murs, contre d’autres corps. Il marche la tête basse, la main sur le ventre. La peine ne l’atteint plus, la pente est déjà entamée. Et la fin, il faut connaître. Il est saturé de drame et d’envie malmenées. Le paradis terrestre est haineux. Il n’y pas de place pour l’humain. L’homme nage toujours à contre-courant. Il boit des litres de larmes, de Vodka au coin des villes. Il rachète ces droits, à droite, à gauche. Cela est tout à fait insensé, mais on lui demande de ne pas être humain. Il est portant fait de chair et de sang. Il exécute ce qu’on lui demande, il s’exécute à petit feux. La mort brutale aurait été plus douce pour lui. Tout est dans le regard, le regard hagard, légèrement décalé, un peu embué par la perte d’identité. L’humain est bête, il est robot, il est d’accord. Son cœur est fragile, il ne bat pas souvent. Mais, la foule est réunie, les murs de la ville sont éclairés par les feux de haine. Tout brûle, les cendres s’envolent. La ville habite l’homme, l’esprit grégaire. La ville est l’homme, noyée dans la foule, à contre-courant.
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Style : Réflexion | Par Emanuelle Miller | Voir tous ses textes | Visite : 314
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Commentaires :
pseudo : nani
Bonjour et bienvenue, texte pessimiste mais très réaliste tout de même...
pseudo : batoule
Encore moi, je suis fan du style, en plus il y a le fond et la forme, excellent Emanuelle Miller !
pseudo : Emanuelle Miller
Merci beaucoup batoule ! ;-)
pseudo : DOMG ANDRIS
CDC J AIME BCP CE STYLE@@ amitié
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