Assise là,
Je m'abandonnai à retourner dans le temps,
Et comme une procession remontant les âges,
Défilaient façon nuages,
En s'écartant pour me passer à travers,
Et s'évaporer derrière moi,
Tous les personnages,
Toutes les époques.
Soldats aux visages enfantins,
De toutes les guerres,
Des enfants filant comme des lucioles,
Des femmes en grandes robes,
Un cheval se cabrant.
Je ne reculai pas,
Je ne senti rien,
La horde m'ignorait,
Elle défilait encore.
Une éclaboussure de sang qui me dépassa,
De la boue,
Tout ce qui avait fait le monde,
Des pleurs,
Des rires,
Tout ce que mon cerveau humain,
Avait vécu ou appris,
Ajouté à l'imaginaire,
Jusqu'à la seconde où apparrurent,
Des pieds nus.
Je fit voler mon regard le long d'une toge blanche,
Vers cet autre regard,
Celui sous lequel on m'avait présentée à ma naissance,
Celui auquel j'avais tant rêvé,
Celui duquel j'avais médité les paroles.
J'étai devant ma religion,
Devant...
Il est passé lui aussi,
Comme les autres,
S'est dissout derrière moi.
Comme si j'aurai pu croire un instant,
Le toucher ou arrêter son regard,
Rien ne s'est passé.
Je me réveillai,
J'étai passagère de la voiture,
Mon compagnon était au volant,
Une musique envahissait le véhicule et mon esprit,
Du paysage défilant se détachait le clocher d'une église,
La campagne était belle.
Ces éléments avaient fabriqué mon rêve,
Ces clochers n'avaient t'ils pas étés érigés pour une rencontre,
Les essuies-glaces balayèrent une soudaine averse,
C'était sûr,
Je rêverai encore l'innaccessible rencontre.
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Style : Réflexion | Par la gis | Voir tous ses textes | Visite : 415
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