Il n’y a pas de pire absence que celui du murmure funeste du silence, mots muets perdus dans un océan de ténèbres. Sur tous les murs jaunis de ma demeure étaient gravés les ombres de vos vies, telle une cicatrice indélébile de laquelle aurait suinté un liquide d’isolement. Et je courais affolé dans le dédale de ma mémoire où surgissaient sans arrêt les images funèbres de vos deux corps qui reposaient sous le linceul de mon affliction. Chaque souvenir des moments heureux que j’avais partagés avec vous était un boomerang de peines profondes qui me revenait à toute vitesse et frappait mon visage avec une force inouïe. J’étais perdu au milieu du néant. Dans l’antre de mon univers de perdition je m’agitais en vain, tel un bonobo effrayé qui se serait débattu sans espoir à l’intérieur de sa cage dorée. Chaque molécule d’air qui pénétrait dans mes poumons était une flèche empoisonnée qui déchiquetait mon cœur et faisait de moi la cible pathétique du néant. En ce temps lointain n’existait que le manque de vous, relents de persécution nostalgique qui faisait saigner mon âme esseulée. Dans le dédale de ma souffrance psychique j’errais sans buts, comme un fantôme en pleurs qui aurait traîné péniblement derrière lui ses chaînes de tourments. Je ne voyais pas de sortie, pas d’espoir de retrouver un jour l’incandescence merveilleuse d’un soleil d’apaisement.
Mais même les pluies les plus véhémentes ne bouleversent qu’éphémèrement les eaux limpides d’un lac, le calme rejaillit toujours des chaos les plus profonds. Alors que dans un ciel de voluptés bleutées s’étire langoureusement un arc-en-ciel de sérénité, je me laisse surprendre à marcher lentement sur l’herbe verdoyante de la vie retrouvée. C’est en prenant avec tolérance les affres de mon passé que j’arrive à m’accepter, à me dire que tout est possible, que le meilleur est toujours à venir. A chaque pas que je fais dans la plaine chatoyante du renouveau, je sens croître en moi l’envie d’aller de l’avant, de m’enfoncer dans l’horizon cristallin, de gravir allègrement les montagnes aux cimes fantastiques de mes projets à réaliser. Je savoure avec délectation ce sentiment enivrant de liberté qui fait de moi un papillon étincelant dont les ailes chamarrées s’étendent à perte de vue. Et le souffle chaud d’une brise de réconfort me pousse vers le meilleur, m’emporte délicatement vers un paradis où, joyeux, je construirai le palais de mes désirs assouvis. Oui, à présent lové au creux d’un écrin de bonheur, je me rends compte qu’il est possible de revivre.
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Commentaires :
pseudo : nani
Pour avoir cette sagesse d'esprit le chemin a du être long et douloureux, il n'est pas facile de faire la paix avec soi-même et tes mots sont tellement évocateurs que l'on ressent ton emphase avec ton être intérieur ...immense CDC...
pseudo : dees_d_amoure
je me rends compte qu’il est possible de revivre...MAINTENENT QUE J AI LU CES MOTS MERCI
pseudo : lutece
Un texte chargé d'émotions qui me parle, oui c'est vrai "il faut avoir l'envie d'aller de l'avant! Bravo et merci, j'ai pris énormément de plaisir à te lire Big CDC
pseudo : w
Beaucoup d'émotions en effet que j'ai voulu exprimer par mes mots fragiles. Comme je le dis souvent, outre son effet jouissif, l'écriture a aussi en soi un effet cathartique, en ce sens qu'elle me permet d'expurger nombre de maux qui m'assaillent. Et le fait de pouvoir partager tout cela me procure aussi un certain bien-être. Merci à vous trois de m'avoir lu et de m'avoir laissé vos commentaires si gentils.
pseudo : PHIL
wouah!!on ne ressort pas indemme de cette lecture;mais quel plaisir CDC
pseudo : w
Merci PHIL pour ce message. J'ai aussi beaucoup de palisir à lire tes textes. A très bientôt.
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