Qu'est ce qu'on peut lire comme conneries dans la presse ? disait t'il ,d'une voix rongée,le dos courbé par 40 longues et pénibles années d'usine . Ses mains rugueuses et larges s'étalairent sur la table d'un bruit sourd, brisant l'air. Alors que le silence , celui des grandes batailles , s'évaporait déja !

Des baffes et des coups d'pieds au cul ! Hurla t'il en se levant,sec, droit dans ses bottes ,avant d'se diriger vers la porte .

Ginette ! Ma casquette ,ma canne et mon écharppe ...

La trois suisse, la redoute ou la quelle ? Mon dédé ...

La rouge,bordel ! Grogna t'il en mettant son vieux cuir perfecto .

J'vais t'leur en foutre moi un mouvement soçial dans la rue...murmurait t'il en écrivant sur un bout d'carton :Touche pas ma penssion! Et il sorti .

Te fais pas remiser au placard par les sang bleus mon dédé ,J'ai mis l'poulet au four ! lui cria la ginette sur l'pas d'la porte.

Assis,pénard dans un coin du métro,Dédé révassait en regardant défiler la vie.Luttes syndicales,grèves ouvrières,pavés,barricades et vieilles douleurs comme autant d'coups d'matraque encaissé sur la gueule .Tous les Paulos d'la butte de St Denis,les p'tit Pierrots du quartier des halles,lui revenaient en mémoire .Avec leurs tronches usées par la machine et leurs bals musettes a l'accordéon rouge.Là ou 50 piges plus tôt sa ginette et lui sont roulé leur premiere galoche . L'accordéon Rouge as été démolis,vive super marché ! Mais j'm'en vais t'les bousculer à l'Elyserarien et sa horde de sinistrés ! Jura t'il en allument sa bouffarde a l'air libre .

Il s'écroula sans autre forme de penssées et sans avoir vu le cortège qui suivait ...

Dimanche,sur sa tombe,Ginette a déposer,une rose rouge,avant d'aller...

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