La mer happée par le vent

pousse ses vagues sur le sable blanc.

Elle dépose ses galets

sur la plage désertée.

Coléreuse, elle hurle contre ce diable de vent

allongée sur ce sable tiède, je l'entends.

  Arrivées sur moi, les vagues deviennent vaguelettes.

  Sentent-elles mon émoi

  Elles avancent, à pas de chat, doucement,

  grimpent le long de mon corps fiévreusement

  et s'étalent sur mes épaules dénudées.

  Elles brossent mes cheveux, qui s'étalent sur le sol humide

  et les parfument de leur odeur iodée

  Elles s'engloutissent ragèusement dans le creux de mes  oreilles

  les sens en éveil,

  Il me semble entendre un brouhaha

  je ne suis plus là.

  Rien, je ne perçois plus rien.

  Suspendu, le temps s'est arrèté

  Le silence a pris sa place.

  Je m'abandonne les yeux fermés.

  Tout mon être est sérénité, douceur, volupté.

  Je suis en paix avec le vide, je plane dans les cieux.

  Puis, tout doucement,

  les dernières vaguelettes quittent ce foyer si doux.

Je me réveille avec regret,

un dernier chuchottement, je me laisse encore bercer,

ne partez pas.... restez.

Mais le cri de la mer les rappelle à l'ordre,

aprés une dernière caresse,

les vaguelettes redevenues vagues vengeresses

s'élancent vers elle, en rugissant de plus belle..

Désemparée, triste, je ne bouge pas.

Un rayon de soleil compatissant

se pose sur mes seins blancs,

et pendant un moment,

j'oublie la mer et ses tourments.