Quand je t'ai vu, mon sang s'est glacé.
Pas de peur ou même d'effroi,
Seulement d'admiration pout ton immense beauté
Qui m'a laissée sans voix.

Je n'ai pas fui comme tous l'auraient fait,
Je t'ai observé, toi et ton physique parfait,
Ton visage songeur mais alerte et prudent,
Tes bras si beaux et si puissants.

Tes yeux m'ont scrutée,
Tellement longtemps que j'ai cru
Que tu n'étais que statue
Malgré ton souffle lent et saccadé.

Tu t'es lentement approché de moi
Et je n'osais plus respirer
De peur de te voir partir, t'envoler
Alors que je ne te connais même pas.

Un sourire a illuminé ton visage
Et là, j'ai compris qui tu étais :
Deux petites canines luisaient.
En toi se réveillait un côté sauvage.

J'ai pris peur mais suis restée sur place.
Une fuite aurait été vouée à la défaite.
Tandis que ton souffle caressait ma gorge découverte,
Sur moi, une pluie de panique s'est abattue en masse.

Je n'ai que trop ressenti la douleur
Quand tes crocs se sont plantés.
Et j'ai reçu une si douce chaleur
Qu'alors la douleur s'est effacée.

Tu t'es nourri jusqu'à l'ivresse,
Mais tu t'es arrêté
De peur de me tuer,
Moi la petite humaine emplie de faiblesses.

Tu m'as de nouveau observée,
Une expression nouvelle dans les yeux.
Je ne pouvais plus te quitter,
Toi, cet être si merveilleux.

Quelque chose avait changé :
Ce n'était plus proie et prédateur,
Mais adolescents effarouchés
Par le sentiment qui était leur...