Les lioups

Belle crinière, dans sa savane, se prélassait négligemment,

Jouant de moustaches et pavane, pour diriger sans incident.

 De son côté, bien loin de là, l'œil exercé et averti,

Le chef des loups, dedans son bois, guidait sa meute d'un ton hardi.

Chacun, roi de son petit monde, semblait satisfait et flatté ;

Mais vint le jour et la seconde où ils ne furent plus comblés.

 Alors, sans s'en apercevoir, ils ébauchèrent les mêmes projets ;

Il fallait, de leur territoire, toutes limites augmenter.

Mais l'un et l'autre étaient gourmands, et désireux de s'imposer ;

Il fut alors plus qu'important, qu'une solution soit apportée.

 L'on décida de demander aux animaux leur opinion ;

On eu beau tous les questionner, l'histoire tournait toujours en rond.

Comment faire alors pour trancher ? Belle crinière, qu'on se le dise,

Trônait dans la passivité, voir même la fainéantise.

 Le loup, tout autant respecté, guidait les siens avec ardeur,

Voir même avec avidité, selon ses propres détracteurs.

Le cheval, qui avait vécu, était un vrai puits de sagesse ;

Il fut alors vite entendu que de lui viendrait la promesse. 

« Mes chers amis, point de mystère ! Il faut unir vos qualités,

Pour vivre en paix sur cette terre, et les habitants protéger. »

Mais habitants de la savane, et partisans du bois joli,

Ne se lassant de la chicane, défendirent leur parti pris.

 On s'empressa de retourner mander quelques mots avisés

Auprès du savant équidé qui proposa, fort dépité :

« Puisqu'il vous semble intolérable, d'accueillir d'autrui les idées,

Faites une place, à votre table, à un avis plus aiguisé ! »

 Les animaux, pris d'un fou rire, s'accordèrent au moins une fois,

Capables alors de s'unir, pour se moquer du bon aloi.

Le grand cheval, triste et blessé, décida de tourner sabots,

Et d'à jamais les lieux quitter, trouvant l'ailleurs bien plus beau.

 Depuis ce jour, rien n'a changé ; chacun cloîtré dans sa bêtise,

Sur son petit jardin privé, rumine, plein de convoitise...

                                   Tous droits réservés par et texte de :   Blanche Plume