1940, le 10 mai, les Allemands déclarent la guerre en Belgique, pourtant ce jour devait être un des plus beaux pour José, en effet c'est justement à cette date qu'il devait faire sa communion privée.
Alors que la famille se prépare pour se rendre à l'église, Oscar le père allume la radio, l'information annonce que le pays est en guerre et que tous les hommes valides jusque l'âge de 40 ans doivent se présenter à leur administration communale afin d'être orienté vers l'endroit où ils devront rejoindre l'armée, ceci afin de défendre le pays.
Le pauvre Oscar qui seulement âgé de 34 ans se voit dans l'obligation de se plier aux exigences du ministère de la défense, ce qu'il fait.
Voilà donc la petite famille sans père, puisque de suite il doit rejoindre la caserne qui lui est désignée, la pauvre Julie est dans tous ses états, comment va t'elle faire pour vivre avec ses trois enfants, aucun des trois n'est en âge de pouvoir travailler et elle ne possède pas d'économie suffisante pour pouvoir subvenir aux besoins de la famille.
Julie se met donc en devoir de chercher du travail, mais que faire lorsque l'on ne possède aucune formation, pourtant vu le départ précipité des hommes, de nombreuses places sont devenues vacantes, elle n'a donc aucune difficulté à trouver un emploi, tout est donc déjà plus facile pour elle, toutefois le maigre salaire qu'elle reçoit pour son labeur, n'est pratiquement pas suffisant.
Comme ses trois enfants vont à l'école libre, elle décide de faire en sorte de demander une aide si minime soit-elle du clergé, hélas cela lui est refusé par manque de moyens, toutefois le bon curé de la paroisse lui promet de faire l'impossible pour l'aider.
La petite armée belge est vite mise en déroute par la puissance de l'armée allemande, le pauvre Oscar est prisonnier, et l'occupant est partout, le rationnement est instauré, il y a manque de tout, Julie fait tout ce qu'elle peut pour nourrir ses enfants.
Alors que comme chaque dimanche matin elle sort de la messe, un enfant de chœur lui demande d'attendre le curé, ce qu'elle fait, le prêtre arrive et lui demande si elle serait d'accord de lui laisser placer un ou deux enfants dans une famille accueillante, elle demande à pouvoir y réfléchir.
Joseph l'aîné n'est pas trop d'accord de quitter sa mère, mais s'il le faut-il, le fera, José lui est tout de suite partant, quant à la fille, petite dernière seulement âgée de quatre ans, il n'est pas question à Julie de la laisser partir
De calcul en calcul, elle décide à contre cœur de laisser partir José, avec une bouche de moins à nourrir, elle aura plus facile, en plus le petit est semble t'il heureux de pouvoir partir, pourquoi ? Nul ne le sait, même pas lui, car à chaque demande il ne sait quoi répondre.
C'est ainsi que le petit José se retrouve en Ardennes dans une petite ferme tenue par un couple d'une cinquantaine d'années, sans enfants, ces braves gens sont heureux de pouvoir aider Julie, ils promettent à cette dernière que le petit sera choyé et soigné comme si, il était le leur, en plus ils lui demandent de venir autant de fois qu'elle le désire pour lui rendre visite et qu'ils feraient leur possible pour lui remettre de la nourriture pour elle et les deux autres enfants.
Dans cette ferme, José est heureux de vivre, il va à l'école, il est bien nourri, bien soigné, très gâté aussi bien par Maria que par Victor, tous deux le considère comme si, il était leur propre fils
Au moins une fois par mois, Julie et les deux autres de ses enfants sont reçus à bras ouvert par Maria et Victor, José lui qui aime cependant bien sa maman est au fil du temps de plus en plus distant avec son frère et sa sœur, ainsi qu'avec sa mère, cela chagrine très fort Julie, mais qu'y faire ?
La guerre est enfin terminée, Oscar est rentré, il est amaigri, faible, bref sa santé à souffert des privations, pourtant son premier soucis est de revoir son petit José, certes, il a déjà retrouvé son épouse et ses deux autres enfants qui ont bien grandi et qui sont en bonne santé, seulement il veut au plus tôt retrouver son deuxième fils.
Le dimanche suivant, la petite famille se rend en Ardennes rejoindre José, ce dernier ne reconnaît même pas son père, il faut dire qu'il est presque méconnaissable tant il a maigri, cela peine fortement Oscar, qui décide de reprendre le petit.
Avec tristesse, José est obligé de suivre ses parents, Victor et Maria ont énormément de chagrin de voir partir le gamin, mais ils ont reçu la promesse d'Oscar que, à chaque vacances scolaires le petit reviendra chez eux, si toutefois ils sont d'accord de la recevoir, cette proposition et promesse est accueillie avec un grand soulagement.
Ainsi, à chaque fois qu'il lui est possible, José revient à la ferme, à chaque fois il est reçu à bras ouvert, il n'y a rien de plus beau pour Maria et Victor que de retrouver leur gamin.
Les années ont passé, José maintenant vient chaque Week-end retrouver ces parents de guerre, chaque samedi matin il enfourche son vélo et par n'importe quel temps il se rend chez Victor, il reste là tout le week-end, pendant les vacances qu'ils passent chez eux, il fait de son mieux pour les aider aux travaux de la ferme, il est un véritable fermier lui aussi.
Nous sommes en plein mois de juillet, c'est dimanche, José, Victor et Maria rentrent de la messe, surprise, devant la ferme se trouve une carriole, sur le banc de bois se trouvant devant la ferme, se trouvent un homme et une jeune fille.
Victor est très content de voir une très vieille connaissance qu'il n'avait plus vue depuis plusieurs années.
Les présentations sont faites, la beauté de la demoiselle n'a pas échappé au regard de José, elle ne lui est pas du tout indifférente, lui non plus d'ailleurs, ne semble pas indifférent, Maria, elle a bien vu le regard de José, aussi, alors qu'elle se met en devoir de préparer le déjeuner, elle lui dit
Il ne faut pas longtemps pour que les deux jeunes flirtent, à peine après avoir fait quelques pas que, José donne la main à Alice, elle ne se retire pas, puis il la prend par le bras, toujours pas de résistance, alors, sans aucune hésitation il l'embrasse, son baiser elle l'accueille et le lui rend, les lèvres d'Alice fondent sous les lèvres de José, la promenade en fait n'est pas très longue, car ils s'arrêtent dans le verger, se posent sous un pommier et les baisers succèdent aux baisers.
Les deux jeunes rentrent, lais avant de pénétrer à l'intérieur, ils s'embrassent de nouveau.
L'après-midi est relativement court, en effet, Alice et son père doivent rentrer chez eux, il y a le bétail dont il faut s'occuper.
Alors que chacun se dit au revoir, José pense, pourquoi pas déjà ce soir aller chez Alice ? C'est d'ailleurs ce qu'il propose, elle accepte bien évidemment et son père aussi
Après s'être occuper du bétail avec Victor et Maria, José mange en vitesse puis monte sur son vélo et prend la route pour se rendre chez Alice ; il a le cœur léger, il lui semble qu'il ne fait aucun effort pour appuyer sur les pédales, il se sent au contraire aérien
C'est devenu une habitude maintenant, depuis ce fameux dimanche, chaque dimanche soir José retrouve Alice, elle l'aime et lui aussi, il est complètement accepté par les parents d'Alice qui voient en lui le gendre idéal
Cette belle habitude va être terminée, du moins pour un certain temps, voir même un temps certain, José viens en effet de recevoir l'ordre de rentrer à l'armée afin d'y effectuer son service.
C'est la tristesse des deux tourtereaux, mais ils se promettent de s'écrire chaque jour
Comme promis, chaque soir, José écrit à Alice et vis et versa.
Après les six semaines de formation, José est caserné en Allemagne, plus question d'avoir des petites permissions, maintenant il leur faut attendre six longues semaines pour se revoir, alors avec l'accord des parents aussi bien ceux de José que ceux d'Alice, les permissions d'une huitaine de jours, c'est chez Alice qu'il les passera, ce qui ravi les deux amoureux.
Enfin la quille, José est démobilisé, pourtant il est loin d'âtre heureux, la petite entreprise qui l'occupait, n'a plus besoin de ses services, il est donc dans l'obligation de retrouver une autre place, il s'en ouvre à Alice, cette dernière qui puisqu'il a terminé son service ne demande qu'a devenir son épouse, alors elle lui demande
Lorsque tard ce dimanche soir, José prend la route du retour, sans hésiter Alice en parle à ses parents, elle leur dis la demande en mariage formulée par José, son acceptation, puis soulève la question de savoir si de un, ils sont d'accord pour le mariage et de deux, si dans un premier temps, ils peuvent demeurer avec eux ?
Aussi bien son père que sa mère lui répondent un double oui, le bonheur de leur petite fille passe avant tout, puisqu'elle aime ce garçon quoi de plus normal qu'elle devienne son épouse
Mariage tout simple, Victor est le témoin de José, les parents de José qui ne connaissaient pas Alice sont ravis et heureux pour lui d'avoir trouvé une fille aussi jolie, aussi fraîche et aussi douce.
Enfin les deux amoureux, maintenant devenu mari et femme, se retrouvent ensemble dans la même chambre et dans le même lit, c'est la nuit de noce qui est pour tous les deux, la première fois qu'ils font l'amour.
A partir de ce jour, José fait partie intégrante de la famille, il travaille à la ferme comme un véritable fermier, il connaît tout sur le bétail et sur les travaux des champs, bref il a tout pour être un bon agriculteur, ce qui fait dire à Prosper qu'il est le gendre idéal.
Entre les nouveaux époux tout est parfait, ils nagent dans le bonheur.
Peu de temps après, la maman d'Alice tombe malade et ce gravement à tel point qu'à peine un mois après elle meurt, il n'est désormais plus question pour les jeunes de vouloir faire leur nid ailleurs, c'est ainsi que José est devenu un brave cultivateur, entouré maintenant de son premier amour, qu'il aime toujours autant si pas plus, de ses deux petits bouts adorés et son beau-père qui ne tari pas de louanges à son égard.
Tant de bonheur, pourtant provoqué en quelque sorte par une tragédie, la guerre.
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Style : Nouvelle | Par D LEMAIRE | Voir tous ses textes | Visite : 1105
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