Les indésirables. Le monde est ainsi, modelé, modifié, rongé par nous; les plus intelligents, animaux intellectuels, fanatiques adorateurs de l' évolution. L' évolution qui avance, toujours dans notre sens, à nos dépends, aux noms de nos dieux, au nom de notre espece toujours supérieure. Mais nous finiront tous par arriver au bout de notre route, on se rendra compte que tout le chemin parcouru n' aura servi qu' à se rendre au fond d' une impasse, pris au piège comme des rats. Nos rires, nos pleurs, notre innocence ou insoucience, nos caprices, prendront fin à ce moment là; lorsque nous nous retourneront enfin et que notre conscience nous parlera: "Qu' avons-nous fait, qu' avons-nous fait de nous?" Le silence est revenu, l' envahisseur a disparu, la terre s' efforce d' effacer ses traces, ses marques, les plaies, les mycoses et les cancers qu' il a laissé derrière lui. Bientôt il ne restera plus que des cicatrices, des kystes, de nos quatres millions d' années d' évolution. Une plage charrie des branchages et des algues, aux pieds de bâtiments avalés par la végétation. Une ville éteinte sombre dans le silence, disparait sous les lianes. Les maisons, les immeubles et les grattes ciel s' éventrent sous la pression des racines. Quelquefois un fracas réveille ce nouveau monde, quand un déluge de béton s' effondre dans ces forêts d' un nouveau genre. Voilà, c' est fini, pour nous en tout cas. Plus de demain, ni d' aujourd' hui, ni même d' hier, plus aucun ne reste, notre race est éteinte, l' erreur est effacée, le disque dur de la vie nous a banni et classés comme des indésirables, des virus. Je me réveille, la télévision est allumée et diffuse un programme stupide que je ne décrirais même pas. J' ai mal à la tête, il fait chaud et des gazs d' échappement entrent par la fenêtre ouverte, je ne sais pas si c' est le chaos de la circulation qui couvre le bruit du poste de télé ou l' inverse. En bas, dans la rue, deux types se disputent devant un bar, de la musique amplifiée s' échappe d' une cabriolée au feu rouge, une femme en mini-jupe s' exibe à l' angle d' un trottoir, un homme en smoking court en regardant sa montre. M.A
Un nouveau souffle, celui du vent, de l' air pur, celui de la vie, la vraie. La vie: une étincelle qui ne demande rien, qui inonde chaque être vivant, qui donne naissance, l' image même de l' équilibre parfait, de la création, du mystère que l' homme n' a jamais pu percer, d' une valeur que l' homme ne respectait plus.
On ne reviendra plus, notre civilisation est morte, notre allez-simple est terminé, à l' image de ces avions cloués au sol à tout jamais.
D' aurore en aurore, de crépuscule en crépuscule, au fur et à mesure que la terre tourne; les jours passent, puis les années, les siècles, les millénaires et maintenant il ne reste plus rien de notre passage, nous n' étions déjà rien à l' époque mais nous ne le savions pas.
Le monde a changé, les continents se sont déplacés, des mers ont disparu et d' autres sont apparues, des terres ont émergé des flots. Les arbres ne tombent plus par milliers dans les forêts. Les rivières ne véhiculent plus de poisons dans leurs artères. Les nappes noires et poisseuses ne s' étalent plus sur les océans et sur les côtes. Les frontières ne séparent plus les terres et le vent n' emporte plus de gazs superflux. Le monde tourne rond, une merveille, un retour aux sources.
Pendant ce temps là, le soleil se couche, la terre termine son tour sur elle même, le magma coule sous nos pieds, l' univers continue son expansion ... et tout le monde s' en fout.
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Commentaires :
pseudo : othmane099
Touchant!
pseudo : féfée
J'adore te lire. Tu me fais voyager au coeur de la vérité. CDC
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