Pas d'espoir dans ce monde vide
De bruits et d'intentions.
Nous collectionnons les illusions perdues.
Une seule entité peut m'aider à ne pas y rester,
Coincé là-dedans.
Ami, ouvre ton antre
Et laisse-moi attraper,
Avec mon filet,
Ces formes noires et rondes
Sortant de ton instrument.
Tu t'en sers comme d'un prolongement,
La continuité de ton esprit, de tes idées.
Tu t'évades de la réalité
Pour foncer tête baissée dans tes notes.
Tes doigts,
Tels des serpents de feu brûlant les cordes
D'une guitare s'enflammant dans la folie du rythme,
Ton rythme.
Je serais tombé en t'entendant,
Frappant ces caisses,
Ne demandant qu'à exprimer les folies
D'une mélodie violente et affinée.
Tes doigts sur les cordes,
Tes bras sur les caisses,
Me forçant à avaler le rythme.
Une seconde et je ferme les yeux
Et voit sur un mur le mot lyrisme.
Je suis à l'étroit
Entre ça et moi.
L'ennui est un mot
N'ayant pas cours ici.
C'est le monde des illusions perdues.
Tu les a retrouvées.
Pour moi.
Mais je ne les vois pas.
Range tes instruments, musicien
Car ce monde est le tien.
A présent je m'en vais
Revoir les miens.
Continue de jouer,
D'exprimer tes idées,
Grâce à ton talent.
Sers-toi de ton instrument.
De tes instruments.
Joues-tu pour vivre
Ou as-tu vécu pour pouvoir jouer ?
Blancheur et noirceur des partitions.
Tu n'as pourtant pas quitté ta maison.
Mes yeux s'ouvrent.
Tu ne joues plus.
Où es-tu parti ?
Sûrement loin d'ici.
Je vois pourtant les notes,
Et entend la mélodie.