Tu m'avais dis que les pleurs qui inondaient mes joues sécheraient , qu'on serait les maîtres du monde , que rien ni personne ne nous séparerait. Tu m'avais dis que la blessure sur mon genoux disparaîtrait vite , que tu m'apprendrais à nouer mes lacets. Tu m'avais dis qu'on partagerait tout sans aucun soucis , qu'on irait se balader dans la forêt , que tu la connaissais sur le bout des doigts. Tu m'avais dis qu'on prendrait l'avion , qu'on se sentirait comme un oiseau volé. Tu m'avais dis qu'il fallait toujours dire la vérité , que les gens aimables et sympathiques triomphent souvent. Tu m'avais dis qu'il fallait finir mon assiette au soupé , qu'on cueillerait des mures pour en faire des confitures. Tu m'avais dis que chaque petite tape que tu inscrivais sur mon séant était pour mon bien. Tu m'avais dis qu'un jour je te remercierais , que le latin m'aiderait pour le français. Tu m'avais dis que je serais à tes yeux toujours ton bébé. Tu ne m'avais pas dis que je vivrais dans un cauchemar ambulant , que tu ne serais pas là pour me bercer les soirs où l'orage grondait et faisait rage , que tu ne témoignerais pas même un geste de tendresse à mon égard. Aujourd'hui j'ai eu quinze ans , j'ai grandis maman , j'ai grandis. Tu m'avais promis qu'on irait toutes les deux au ciné , que nos rires embaumeraient la salle , que nos mains se serreraient aussi fort qu'elles nous le permettraient , tu as sans doute oublié...