Qu’ont-elles toutes ces femmes ? Je veux parler des jeunes femmes, des très jeunes, affreusement sensuelles, terriblement naïves. Les demoiselles des ans 2000 ressemblent bien plus à des chefs-d’œuvre qu’à des ratures des années vingt. Il y a quelque chose d’intouchable chez ces femmes robots. Elles me paraissent trop lissées pour être humaines. Sont-elles organiques ? Sont-elles recyclables ? Sont-elles orgasmiques ? Je vois des diamants sur leur peau, elles coûtent chères. Leurs gestes sont futuristes, légèrement décalés, d’une beauté révoltée. Les vêtements dans lesquels elles se moulent me paraissent mordorés. Des vêtements moulés pour le sexe. Des sourires blancs qui s’alignent, une génération de petits museaux, des débandades d’escapades sans fin. Doit-on les prendre au sérieux ? Sont-elles vraiment le reflet des habitudes changeantes ? Y a-t-il quelque chose derrière le vernis ? Les paroles qu’elles disent ont-elles vraiment un sens ? Le sensé existe-t-il encore ? Tout cela est insensé, j’en conviens, mais j’essaye de comprendre ces femmes guitares, qui vibrent à la moindre onde sexuelle. La profondeur n’est plus ce qu’elle était. Le respect des règles se règle désormais dans l’anti-respect. J’essaye de les suivre, les femmes bien entendu. Ecoutez leurs paroles, elles sont crues, dures, parfois inexistantes, rien de sert de parler pour ne rien dire. Elles longent les bords des rivières, ces rivières qu’elles déchainent. Des rivières de diamants me demandez-vous. A mon grand regret, je vois qu’elles vous ont déjà ensorcelé…