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Récit d’une âme en péril par X5babou

Récit d’une âme en péril

Par une nuit chaude de ce début d’automne, j’étais bercée par Morphée. Une voix lointaine traversa le pays du repos et scanda ces mots : « Putain, sortez tous de l’à, ya l’feux ! ». Encore une fois, les rivières doux-amers des vices de la nuit ont provoqués quelques troubles psychiques sur un jeune esprit me dis-je. Sans plus de réflexion, je tente de rejoindre mon tendre Morphée. Mais les cris persistent et se propagent à travers tous les murs de la cage estudiantine. Morphée m’avais définitivement abandonné et en moins de temps qu’il ne faux pour l’écrire, je me retrouvai dans la noirceur de cette heure tardive, en train d’ouvrir ce qui devait être l’instrument de délimitation entre mon espace privé et l’espace collectif de ce sobre habitat universitaire. Ce fut un brouillard opaque et puant qui m’accueillit. Il n’en fallut pas moins que toutes mes cellules soit en alerte. Un seul mot parvenu à mes lèvres après avoir énoncé certains mots interdits qui nous échappent lorsque nos émotions nous guident vers de sombres retranchements.

 

Sortir.

 

J’observai alors mes habits : un pyjama d’été trop inconvenant pour une sortie chevaleresque. Je tendis la main gauche pour attraper un pantalon, puis la main droite pour atteindre ma veste. Je me munis également de chaussures confortables et reparti vers la porte. Là, je découvris mes voisins, également sur le seuil de leur porte. Certains étaient agités, cognant aux portes restées closes jusque là, d’autres étaient hébétés, ne sachant pas s’ils étaient éveillés où dans un sombre rêve. Il devint vite évident qu’un bâtiment qui se remplissait de fumée toxique n’était pas un bon environnement pour séjourner et il était évident que nous voulions tous sortir dans les délais les plus brefs. Malheureusement, l’être humain est une race bien faible et seul un de mes voisins eut le courage de s’avancer autant que possible dans cet enfer. Il disparut vite de nos vues et revint quelques secondes plus tard, les voies respiratoires attaquées. Impossible de lutter contre ces nuages noirs qui cachant une immense étendue de chaleur aux couleurs ravissantes. Ce chemin, c’était la voie du martyr et nos avions tous des âmes de survivants. Nos cerveaux de penseurs en apprentissage se tournèrent alors vers les voies secondaires : l’issue de secours. Adéquate pour ce genre de situations, nous réfléchissions alors au moyen de la forcer. Nous nous organisions donc pour faire céder cette porte qui serait le symbole de notre libération prochaine. Eclairés par la luminosité d’un téléphone portable, nous apprirent que la clé de notre sauvetage se trouvée dans une petite boîte rouge non moins de nous. Puis, sur cette petite boîte rouge, nous avons pu lire que le marteau donnant accès à la clé des miracles se trouvait à la gauche de la boîte. Ainsi, nous pûmes constater que le marteau avait disparut. Au causes désespérées, mesures désespérées, une petite cuillère se travestit pour nous en marteau et brisa la prison de notre clé… qui s’était déjà évadée de son propre chef ! Nos espoirs de délivrance furent brisés, alors que notre ennemi prenait de l’ampleur. Par pure désespoir, un de mes maigrelets voisins de chambre tenta de forcer cette porte aussi frigide qu’une none catholique. Naturellement, il échoua et laissa apparaître sa colère. Nous n’avions plus d’idées pour nous délivrer de notre piège. Heureusement, un chanceux qui avait réussit à sortir de ce bâtiment infernal nous prévint que de valeureux pompiers étaient en chemin.

Légèrement plus sereine et envieuse de me changer les idées malgré la situation périlleuse, je retourné dans ma chambre, bus un verre d’eau et regarda ce qui se passait dehors. Je découvris une vingtaine d’autres habitants de l’immeuble me fixant d’un air angoissé. J’appris alors que le feu venait effectivement du premier étage mais qu’il y avait surtout beaucoup de fumée au quatrième étage. La question de la provenance de l’incendie devint tout d’un coup une question pertinente. De toute évidence tout le monde l’ignorait. Une idée effrayante s’empara de mon esprit. Depuis mon arrivée dans ce lieu quinze jours plus tôt, j’avais constaté quelques soucis d’ordre électrique : de nombreuses coupures de courants, des fils se baladant hors de leurs murs et des branchements hybrides. L’idée d’un incendie causé par une défaillance électrique me paraissait la pire des possibilités. Le feu pouvait prendre dans différents endroits et étages de cette vieille résidence aux allures d’antan. Je me précipitai alors sur tous mes objets étant reliés à un circuit électrique, craignant qu’un feu ne démarre dans ma chambre. Par la fenêtre, j’étudiais ensuite la possibilité ultime de m’enfuir en sautant. Nous étions au second étage et une chute ne me tuerait pas si je ne me jetais pas la tête la première. Je repérai un petit lot de buissons pouvant amortir ma chute. J’étais décidé à faire le saut de l’ange s’il ne me restait que ce choix face à la mort par immolation.

Puis, mon cœur se glaça. Des cris me parvenaient de plus haut. Quelqu’un qui, comme moi, était à l’intérieur de ce monstre fumant, hurlait de peur, de panique et d’angoisse. Si seulement cette personne parlait une langue que je savais décrypter, peut être que mon imagination ne m’aurait pas fait inventer cette scène macabre ! J’imaginais cet inconnu coincé, au dernier étage de cette tour, à sa fenêtre. Derrière lui, le feu s’engouffrait dans la chambre, noircissant ses murs et ses meubles. Et lui, seul face à cette faucheuse, cherchant à s’en éloigner le plus possible, les yeux grands ouverts, le corps sous tension, suant autant de chaleur que d’angoisse.

Je fus sorti de mon cauchemar par un son qui me parut pour la première fois soulageant. Les pompiers arrivaient avec leurs camions rouges, leurs combinaisons et leurs tuyaux. Ils se déployèrent, s’armèrent de leurs lances et affrontèrent ce diable en feux avec assurance. Je rejoins alors mes camarades, plus sereine pour attendre avec eux la délivrance. La tension qui régnait dans le couloir était descendue et c’est dans ce moment d’attente que je fis connaissance avec mes voisins de chambre. Comme quoi, il est bien vrai que ce sont dans les pires moments que l’homme se rapproche de ses pairs. Enfin, l’incendie avait crié ses derniers mugissements et tous les résidents  emprisonnés se ruèrent vers ce qui était il y a peu notre enfer. Une fois hors de cet antre démonique, je m’assis sur l’herbe fraiche qui parsemait mes alentours et je respirai. Mes membres tremblés un peu tout comme ma voix. J’inspirai et expirai. A ce moment là, je compris que tout ceci n’aurait pas eu lieu si les alarme incendie du bâtiment avaient jouaient leur rôle.

Je fermai les yeux, soulagée mais prise d’une violente colère. Et dire qu’ils n’allaient pas distribuer de mot d’excuse pour sécher les cours qui démarraient dans quelques heures !

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Style : Nouvelle | Par X5babou | Voir tous ses textes | Visite : 293

Coup de cœur : 7 / Technique : 6

Commentaires :

pseudo : quésaco

et qu'est cce qu'on dit aux pompiers????

pseudo : X5babou

Que s'ils ne s'étaient pas perdu en route, je serais sortie plus tôt ... mais bon l'important c'est d'être sortie grâce à leur savoir anti-feux. Donc ode à toi, grand sauveur en habit rouge qui lorsque les flammes s'élèvent jamais ne chancèle!