C'est dingue à quel point on peut tout masquer en un sourire , en une phrase , en un mot. Les autres ne cherchent pas plus loin et pourtant c'est ce que l'on aimerait , qu'on vous fouille de l'intérieur , qu'on fasse disparaître cette affliction , qu'on transperce en une seule fois cette majestueuse tristesse , qu'on compense ce blanc temporel , qu'on vous submerge dans la folie , dans l'apesanteur , dans l'oubli , qu'on vous récupère , qu'on vous libère de ses chaines. Mais ce on se trouve inexistant. Alors je reste là dans mon monde , je continu à jouer ce rôle : ma vie. Car notre vie n'est ni plus qu'une histoire qui s'inscrit au fil du temps , notre vie n'est ni plus ni moins qu'un fleuve qui s'écoule au fil du temps , notre vie n'est ni plus moins qu'une représentation abstraite du tant désiré , une représentation mensongère de la réalité : masquer pour ne pas choquer n'est ce pas futile ? Je suis d'une futilité désobligeante , mon esprit dérive dans la cacophonie infernale de l'hiver , les rires se trouvent étouffés par la froideur , par ce vent glacial qui glace mon sang.